Coca-Cola a-t-il dénoncé ses travailleurs sans-papiers ?

Coca-Cola Algérie

La rumeur qui court sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines accuse la célèbre entreprise Coca-Cola d’avoir dénoncé ses employés sans-papiers aux autorités américaines dans le but de satisfaire les politiques de l’ex-président Donald Trump, en particulier ses actions contre l’immigration illégale. Cette histoire a été largement partagée, alimentant les discussions parmi les utilisateurs de TikTok, où plusieurs vidéos virales expliquaient que l’entreprise aurait organisé des réunions pour licencier ses travailleurs latino-américains afin qu’ils soient ensuite arrêtés par les agents de l’immigration et des douanes (ICE). Certaines vidéos ont même été créées à l’aide de l’intelligence artificielle pour reconstituer ces scènes fictives. Mais qu’en est-il réellement de ces allégations ?

Tout d’abord, il est important de souligner qu’aucune preuve factuelle ne soutient ces accusations. Ni Coca-Cola ni le département de l’immigration des États-Unis (ICE) n’ont confirmé de tels événements. De plus, aucun rapport médiatique sérieux n’a couvert cette prétendue expulsion de travailleurs par la firme. Après que l’histoire ait pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, Coca-Cola a été contraint de démentir ces rumeurs, expliquant qu’il s’agissait d’informations erronées et dénuées de fondement.

La confusion semble provenir d’un autre incident, bien plus ancien, qui n’a rien à voir avec des dénonciations ou des expulsions massives. Selon le site de vérification Snopes, la rumeur aurait été alimentée par des informations incorrectes sur un soi-disant licenciement massif de travailleurs latino-américains à une usine d’embouteillage appelée Cerberus, au Texas. Cependant, il n’existe aucune preuve de l’existence de cette usine. Les seuls événements mentionnant des licenciements dans l’entité Coca-Cola remontent à 2021, dans la région de Dallas-Fort Worth, où des employés ont été licenciés pour des raisons économiques, sans que leur statut d’immigration ou une quelconque implication de l’ICE ne soient mentionnés. De plus, aucune procédure de licenciement massif n’a été enregistrée pour les années 2024 et 2025, comme l’exige la loi sur la notification des licenciements collectifs, s’il y en avait eu un.

Dans ce contexte, il est important de comprendre pourquoi une telle rumeur pourrait se propager aussi rapidement. Coca-Cola, comme d’autres grandes entreprises américaines, fait face à des accusations de connivence avec la politique anti-immigration de Donald Trump. Ce sentiment est renforcé par des mouvements tels que le boycott « Gel latino » (« Latino Freeze »), qui vise à protester contre les politiques de diversité mises en place par l’administration Trump et ses actions concernant l’immigration. Coca-Cola, comme d’autres entreprises, a été ciblée par ce mouvement, qui s’oppose à toute entreprise perçue comme soutenant les politiques du gouvernement actuel.

Il est également intéressant de noter que des gestes symboliques ont alimenté cette perception d’une proximité entre Coca-Cola et Trump. En janvier 2025, par exemple, le PDG de la société, James Quincey, a offert à Donald Trump une bouteille de Coca-Cola Light personnalisée, avec l’image de la Maison Blanche. Bien que ce geste soit une tradition de longue date pour Coca-Cola, il n’a pas manqué de raviver les critiques sur la relation de l’entreprise avec l’ex-président. Toutefois, il est crucial de souligner que ce genre de geste est bien plus une tradition de politesse, sans véritable lien avec une position politique formelle de l’entreprise.

De son coté, l’entreprise a affirmé qu’aucune dénonciation n’avait eu lieu, ni même de licenciements en masse, en particulier concernant des travailleurs sans-papiers. Aux États-Unis, de telles informations seraient publiques, et aucune preuve de telles expulsions n’a été trouvée.

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