Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé ce dimanche 2 novembre une réunion du Conseil des ministres consacrée à plusieurs dossiers d’importance nationale, parmi lesquels figure le nouveau Code de la route. Ce texte, longuement attendu par les automobilistes et les autorités, marque une étape majeure dans la volonté du gouvernement d’en finir avec l’insécurité routière. À travers ce projet ambitieux, Tebboune a voulu donner une nouvelle impulsion à la modernisation du système de circulation, en mettant l’accent sur la prévention, la rigueur et la transparence dans l’application des règles.
Le Code de la route en Algérie n’avait pas connu de refonte majeure depuis plusieurs années. Pourtant, les statistiques liées aux accidents de la circulation restaient alarmantes, avec des pertes humaines et matérielles considérables chaque année. Conscient de cette urgence, Tebboune a ordonné une révision complète du dispositif légal encadrant la conduite, la formation des conducteurs et la surveillance des routes. Ce projet, désormais sur la table du gouvernement, contient plus de 50 nouvelles mesures et pas moins de 193 articles, démontrant l’ampleur des changements envisagés.
Le président a salué le contenu du texte présenté, le qualifiant de « complet et rigoureux », car il aborde la problématique routière dans toute sa complexité. Le nouveau Code de la route englobe non seulement les comportements des conducteurs, mais aussi le fonctionnement des auto-écoles, les normes des véhicules, ainsi que les moyens d’action des forces de l’ordre. Tebboune, en insistant sur cette approche globale, a rappelé que la route n’est pas seulement un espace de circulation, mais un espace de responsabilité partagée.
Dans ses orientations, le chef de l’État a souligné la nécessité de renforcer le rôle de la justice et des services de sécurité. Il a demandé au gouvernement d’introduire des dispositions permettant aux magistrats et aux forces de l’ordre d’agir plus efficacement face aux infractions. Ainsi, le Code de la route tel qu’envisagé par Tebboune prévoit la désignation d’agents assermentés, rattachés à la justice, pour mener des enquêtes approfondies sur les accidents et vérifier la conformité des véhicules. Cette mesure vise à mettre fin aux manipulations des rapports techniques et aux déclarations mensongères, souvent responsables d’une mauvaise application des lois.
Parmi les nouveautés phares, figure également l’instauration d’examens médicaux périodiques et inopinés pour tous les conducteurs. Cette initiative, décidée par Tebboune, répond à une exigence de sécurité : s’assurer que chaque automobiliste est en état de conduire, physiquement et mentalement. Le texte introduit aussi une limitation des distances parcourues par les conducteurs alternants, une disposition destinée à prévenir la fatigue au volant, cause fréquente d’accidents graves.
Sur le plan technologique, Tebboune a mis l’accent sur la modernisation des outils utilisés par les forces de sécurité. Le Code de la route prévoit désormais l’utilisation de dispositifs électroniques pour le paiement des amendes, le dépistage de drogues et d’alcool, ainsi que le contrôle du poids des véhicules lourds. Ces innovations permettront d’accélérer les procédures et de réduire les contacts directs entre conducteurs et agents, limitant ainsi les risques de corruption et les erreurs humaines.
Le projet accorde aussi une importance particulière à la formation des conducteurs. Les auto-écoles devront s’adapter à un cahier des charges plus exigeant, intégrant des modules sur la conduite défensive, l’écoconduite et la connaissance approfondie des nouveaux articles du Code de la route. Tebboune, soucieux de garantir la qualité de la formation, a demandé à ce que ces établissements soient régulièrement contrôlés et évalués selon des critères transparents.
Enfin, ce nouveau cadre juridique se veut à la fois préventif et dissuasif. Les sanctions pour excès de vitesse, conduite en état d’ivresse ou usage du téléphone au volant seront alourdies. En parallèle, des campagnes nationales de sensibilisation seront menées pour rappeler à chaque citoyen que la route est une responsabilité collective.
Avec ce projet, Tebboune espère instaurer une véritable culture de sécurité routière en Algérie, où le respect du Code de la route ne serait plus perçu comme une contrainte, mais comme un acte citoyen. Ces changements importants annoncés traduisent une volonté ferme de mettre fin au terrorisme routier et de bâtir un environnement où chaque conducteur, piéton et usager puisse circuler en toute sécurité. Ce tournant historique dans la politique de transport du pays symbolise la détermination du gouvernement à faire de la route un espace de vie et non de drame.