L’immigration continue de jouer un rôle central dans l’évolution démographique française. À l’heure où la croissance naturelle s’essouffle, les flux migratoires apparaissent comme l’un des principaux moteurs permettant à la France de maintenir sa population. Les derniers chiffres publiés par l’Insee offrent un éclairage précis sur l’origine des immigrés vivant sur le territoire, et confirment la place particulière qu’occupent les ressortissants algériens.
Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,6 millions d’habitants. Une hausse modeste, la plus faible enregistrée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette progression repose presque exclusivement sur le solde migratoire, estimé à plus de 150 000 personnes sur l’année 2024. Sans ces arrivées, la population française aurait amorcé un recul, accentuant encore le vieillissement démographique.
Une population immigrée nombreuse et diverse
Selon les données les plus récentes, près de 7,7 millions de personnes immigrées vivent actuellement en France. Parmi elles, environ un tiers a acquis la nationalité française au fil du temps, signe d’une intégration durable. À ces chiffres s’ajoutent près de 900 000 personnes nées en France mais de nationalité étrangère, ce qui illustre la complexité des réalités migratoires et administratives.
Les statistiques reposent sur le recensement annuel de la population, un outil qui permet d’inclure l’ensemble des résidents, quelle que soit leur situation administrative. Cette approche offre une photographie fidèle de la société française telle qu’elle est réellement.
L’Algérie, premier pays d’origine des immigrés en France
Parmi les immigrés vivant en France, les personnes nées sur le continent africain sont les plus nombreuses. Elles représentent près de la moitié de la population immigrée. L’Europe arrive en deuxième position, suivie par l’Asie, puis l’Amérique et l’Océanie.
Dans le détail, l’Algérie occupe la première place. Les immigrés algériens représentent environ 12 % de l’ensemble des personnes immigrées en France, ce qui en fait la première communauté d’origine étrangère du pays. Elle est suivie de près par le Maroc, puis par le Portugal. Viennent ensuite la Tunisie et l’Italie, qui complètent un top 5 relativement stable depuis plus de vingt ans.
Cette stabilité ne signifie toutefois pas immobilisme. Si ces cinq pays concentraient autrefois près de la moitié des immigrés en France, leur part relative a diminué avec le temps. Aujourd’hui, les origines sont plus diversifiées, reflet d’un monde marqué par des mobilités multiples et des trajectoires migratoires variées.
De nouvelles dynamiques migratoires
Derrière les chiffres globaux, les flux récents racontent une autre histoire. Les immigrés arrivés plus récemment en France proviennent majoritairement d’Afrique et d’Europe, mais leurs pays d’origine évoluent en fonction du contexte international. Les crises politiques, les conflits armés et les instabilités régionales influencent directement les routes migratoires.
Ces dernières années, certains événements ont eu un impact notable sur les arrivées en France. Les conflits en Europe de l’Est, au Moyen-Orient ou en Asie centrale ont entraîné des hausses ponctuelles mais significatives du nombre de migrants issus de ces régions, modifiant temporairement la hiérarchie des pays d’origine.
Des profils qui évoluent
Autre tendance marquante : le niveau de qualification des nouveaux arrivants progresse. Les immigrés récents sont, en moyenne, plus diplômés qu’auparavant. Les femmes représentent toujours une part importante des flux migratoires, même si leur proportion parmi les nouveaux entrants connaît une légère baisse depuis une quinzaine d’années.
Ces évolutions traduisent une transformation profonde de l’immigration en France, de plus en plus marquée par la diversité des parcours, des motivations et des profils sociaux.
Une question centrale dans le débat public
La place des immigrés, et notamment celle des Algériens en France, reste au cœur des débats politiques et sociétaux. Les chiffres montrent pourtant une réalité nuancée : une immigration ancienne, ancrée dans l’histoire commune des deux pays, mais aussi des dynamiques nouvelles, façonnées par les bouleversements du monde contemporain.
Au-delà des polémiques, ces données rappellent une évidence : l’immigration est devenue un élément structurel de la société française, contribuant à son équilibre démographique, économique et culturel.