Combien font 100 € en dinars ? La question revient chaque jour sur le marché des devises en Algérie, où la monnaie locale, le dinar, connaît des fluctuations constantes. Ce mercredi 15 octobre 2025, le marché parallèle à Alger, notamment au square Port-Saïd, proposait 100 euros pour environ 26 800 dinars, soit un taux d’environ 268,00 dinars pour 1 euro. Il s’agit d’une légère baisse par rapport à la veille, où 100 euros s’échangeaient à 26 870 dinars, soit 268,70 dinars pour 1 euro. Ces variations peuvent sembler minimes, mais elles traduisent une réalité complexe concernant la disponibilité des devises et la valeur du dinar sur le marché parallèle.
Depuis plusieurs mois, l’euro reste la devise la plus convoitée en Algérie. Le dinar, bien que stable sur le plan officiel, subit une pression constante face à la demande accrue d’euros et de dollars sur le marché parallèle. Ce 15 octobre, plusieurs facteurs ont été identifiés par les cambistes comme responsables du maintien de l’euro à des niveaux élevés. Parmi eux, la demande intense de devises pour des besoins variés : les importateurs de véhicules, les étudiants qui partent étudier à l’étranger, ainsi que les petits importateurs légalisés qui cherchent à sécuriser leurs transactions. Cette demande génère une tension sur le marché, influençant directement le prix de l’euro en dinars et créant une volatilité quasi quotidienne.
À côté de la demande, l’offre limitée de devises joue un rôle déterminant. Les mesures restrictives appliquées par les autorités, incluant le contrôle renforcé des transferts de fonds et des transactions douanières, réduisent l’accès aux devises étrangères. Cette situation accentue la différence entre le taux officiel du dinar et le taux du marché parallèle. En effet, le taux fixé par la Banque d’Algérie reste stable autour de 151 dinars pour 1 euro, bien loin des 268 dinars proposés sur le marché parallèle. Cette différence de plus de 100 dinars pour un seul euro montre à quel point le dinar subit des pressions externes et reflète un déséquilibre entre le marché officiel et les besoins réels en devises.
L’écart entre le taux officiel et le taux parallèle a des conséquences concrètes. Pour les citoyens et les expatriés, chaque transfert d’argent vers ou depuis l’étranger implique de calculer la valeur en dinars, en tenant compte des fluctuations du marché parallèle. Ainsi, 100 euros, qui auraient officiellement coûté environ 15 100 dinars, valent désormais presque 27 000 dinars sur le marché noir, soit un écart énorme. Cette situation entraîne une augmentation du coût de la vie pour les Algériens souhaitant effectuer des achats ou des paiements en devises, et rend le suivi quotidien du taux euro-dinar indispensable.
De plus, la dynamique du marché parallèle influence indirectement l’économie réelle. Les transactions commerciales internationales, les achats de biens importés et les services nécessitant des paiements en devises sont tous affectés par la valeur du dinar sur le marché noir. Les cambistes rapportent que la volatilité du dinar face à l’euro reste élevée, mais que de légères corrections peuvent se produire, comme ce mercredi, lorsque 100 euros se sont échangés à 26 800 dinars, traduisant une baisse marginale de quelques dizaines de dinars seulement.