Le marché noir des devises en Algérie reste un baromètre alternatif, mais crucial, de l’état réel de la monnaie nationale. En ce jeudi 29 mai 2025, une question revient sur les lèvres de nombreux citoyens et voyageurs : combien font 100 euros en dinar ? La réponse, bien qu’elle varie d’un point à un autre, se stabilise aujourd’hui autour d’un nouveau record. Sur le marché parallèle, très actif en dehors du circuit bancaire officiel, 100 euros s’échangent désormais à 26.100 dinars à l’achat et à 26.300 dinars à la vente, reflétant une envolée significative de l’euro face au dinar. La hausse rapide du taux de change souligne les tensions sur le marché noir, surtout dans les grandes villes comme Alger, où la demande de devises reste très élevée.
Cette hausse de l’euro par rapport au dinar n’est pas un phénomène isolé. Elle intervient dans un contexte particulier : la proximité de l’Aïd Al Adha, période de consommation intense, de voyages à l’étranger et de transferts d’argent familiaux. Chaque année, cette fête religieuse provoque un pic dans la demande de devises étrangères, en particulier l’euro. Ce mouvement cyclique exerce une pression importante sur le dinar, et la question de savoir combien font 100 euros en dinar devient alors une interrogation quotidienne pour les particuliers, notamment ceux qui prévoient des déplacements ou des achats importants. Ainsi, les fluctuations de l’euro ont un impact immédiat sur le pouvoir d’achat réel des Algériens, bien au-delà des seules sphères économiques.
Le contraste entre le taux officiel et le taux du marché noir accentue encore cette pression. Alors que la Banque d’Algérie fixe le taux officiel de l’euro à 149,45 dinars, celui-ci est pratiquement doublé sur le marché parallèle. Cette distorsion renforce le sentiment d’écart entre l’économie officielle et la réalité vécue par les citoyens. Ce déséquilibre, qui perdure depuis des années, témoigne d’un système de change rigide, où l’accès aux devises étrangères via les banques reste très limité, poussant de nombreux Algériens à se tourner vers les circuits informels.
Parallèlement à l’euro, d’autres devises suivent des courbes distinctes. Le dollar américain, par exemple, connaît un léger repli sur le marché noir, s’échangeant actuellement à 232 dinars à l’achat et à 234 dinars à la vente. Ce taux est légèrement inférieur à celui observé au cours des jours précédents, où il oscillait autour des 235 dinars. Ce recul relatif du dollar, comparé à l’euro, renforce encore la place dominante de ce dernier dans les échanges informels. La livre sterling, quant à elle, demeure au-dessus du seuil symbolique des 300 dinars, avec un taux variant entre 300 et 305 dinars selon les points de change, illustrant une certaine stabilité malgré la volatilité globale du marché.
Dans ce paysage monétaire contrasté, la question « combien font 100 euros en dinar ? » prend une dimension à la fois économique et sociale. Elle devient un indicateur indirect du niveau de confiance envers la monnaie nationale et des attentes des citoyens vis-à-vis des autorités financières. Tant que le fossé entre les deux marchés subsiste, l’euro continuera d’être perçu comme une valeur refuge, et son cours sur le marché noir servira de repère pour de nombreux Algériens soucieux de préserver leur pouvoir d’achat. Le fait que 100 euros puissent rapporter plus de 26.000 dinars aujourd’hui illustre bien l’importance que revêt ce taux dans les calculs économiques du quotidien.
Ainsi, que ce soit à Alger, à Oran ou dans d’autres grandes agglomérations, la question « combien font 100 euros en dinar ? » restera centrale dans les échanges, tant qu’un alignement crédible entre marché officiel et marché parallèle ne sera pas envisagé. Pour l’heure, c’est le marché noir qui continue d’imposer ses règles, avec des répercussions concrètes sur la vie économique et sociale de millions d’Algériens.