Comment obtenir la nouvelle allocation touristique en Algérie ?

Algériens de France devises nouvelle allocation tourstique

L’Algérie, dans le cadre de la réorganisation de ses mécanismes financiers et monétaires, a annoncé une réforme d’importance qui impactera directement les voyageurs algériens se rendant à l’étranger. Dès ce mois de février 2025, la nouvelle allocation touristique, qui auparavant était de 100 euros, sera portée à 750 euros pour un adulte et 300 euros pour un mineur. Une évolution qui pourrait changer la manière dont les Algériens préparent leurs séjours à l’international. Pour mieux comprendre la procédure d’obtention de cette nouvelle allocation, un responsable de la Banque d’Algérie a accordé une interview à DNAlgérie pour en éclaircir les détails.

L’obtention de l’allocation touristique commence par une étape incontournable : le passage à la Banque d’Algérie, institution bancaire centrale du pays. Les voyageurs intéressés par cette aide financière doivent se rendre dans la succursale de la banque d’Algérie de leur Wilaya. Plusieurs documents sont nécessaires pour enclencher la procédure. Il s’agit principalement du passeport en cours de validité, du visa pour le pays de destination, de l’assurance voyage couvrant l’intégralité du séjour, ainsi que du montant équivalent en dinars des 750 euros prévus pour l’allocation. Selon le responsable de la Banque d’Algérie, ce montant en dinars s’élève à environ 109 000 DA, en fonction du taux de change officiel en vigueur au moment de la demande.

Une fois la somme réglée et la vérification des documents effectuée, le voyageur reçoit un chèque de voyage. Ce dernier constitue la clé pour récupérer l’allocation en euros. Ce chèque devra ensuite être échangé contre des euros dans l’un des bureaux de change qui ont été installés à des endroits stratégiques tels que le port d’Alger et l’aéroport d’Alger. Ces bureaux de change permettent aux voyageurs d’obtenir les devises nécessaires à leur voyage directement avant leur départ. Dans l’objectif d’améliorer l’accessibilité et de répondre aux besoins des voyageurs, d’autres bureaux de change seront déployés progressivement dans d’autres ports et aéroports du pays, facilitant ainsi la gestion des devises.

Une fois la procédure d’enregistrement effectuée à l’aéroport ou au port, le voyageur peut échanger son chèque contre les 750 euros alloués, un processus qui se déroule juste avant l’embarquement. Ce système est conçu pour être rapide et efficace, de manière à éviter tout retard inutile pour les voyageurs. Il convient cependant de noter une restriction importante : ce dispositif ne concerne que les déplacements aériens ou maritimes. Ainsi, les Algériens se rendant en Tunisie ou dans un autre pays par voie terrestre ne pourront pas bénéficier de cette allocation. Cette exclusion a déçu certains citoyens qui envisageaient de se rendre en Tunisie pour une journée, récupérer l’allocation et tenter de revendre les euros restants sur le marché parallèle. Cependant, cette tentative de manipulation a été neutralisée par la réglementation, qui exclut clairement les frontières terrestres du programme.

La nouvelle allocation touristique de 750 euros, bien qu’elle puisse sembler importante pour une partie de la population, a pour but de soutenir les citoyens algériens dans leurs dépenses à l’étranger. En effet, elle permet de couvrir les frais liés à l’hébergement, aux repas, ainsi qu’aux activités touristiques. Cette allocation vise à alléger les coûts d’un voyage à l’étranger tout en incitant les citoyens à se tourner vers des canaux officiels pour l’obtention de devises. Dans un contexte où les autorités algériennes cherchent à lutter contre le marché parallèle des devises, cette initiative semble être une réponse adaptée aux défis économiques du pays.

Cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer le contrôle des flux monétaires tout en facilitant l’accès aux devises nécessaires pour les voyages à l’étranger. Avec un taux de change officiel plus stable et une gestion plus transparente de l’allocation, le gouvernement espère aussi réduire la spéculation monétaire qui prévalait sur le marché parallèle, où des bénéfices colossaux étaient réalisés en profitant de l’écart entre le taux officiel et le taux du marché noir. L’ouverture de bureaux de change dans les principaux points de transit comme les ports et aéroports vise également à moderniser le système financier et à rendre les transactions monétaires plus transparentes et accessibles aux citoyens.

Les mois à venir seront cruciaux pour évaluer l’impact de cette réforme sur les habitudes de consommation des Algériens. Si la majorité semble accueillir favorablement cette mesure, la véritable question reste celle de son efficacité à long terme. En effet, le gouvernement devra veiller à ce que le processus ne soit pas détourné ou abusé par certains citoyens cherchant à contourner la réglementation. De plus, l’impact de cette mesure sur l’économie informelle et sur le marché parallèle des devises sera un point à surveiller de près.

Pour l’heure, cette réforme semble avoir été pensée pour répondre aux besoins immédiats des voyageurs algériens tout en restant en phase avec les objectifs économiques du pays. Elle pourrait aussi jouer un rôle majeur dans la modernisation du système financier du pays et dans la gestion des devises. Cependant, il faudra un suivi constant pour s’assurer que ces objectifs sont effectivement atteints et que la réforme contribue réellement à une économie plus stable et plus transparente.

Lire également :

Dinar, billets en Algérie : une Algérienne de France raconte sa « drôle de mésaventure »

L’Allocation touristique à 750 euros disponible dans 4 bureaux de change

Passagers algériens humiliés à Roissy et à Orly : la France réplique