Commerçants du cabas en Algérie : l’ANAE fait une annonce importante

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Dans un contexte économique marqué par une volonté de structuration et de régulation des activités commerciales parallèles, l’Algérie franchit un nouveau pas en faveur de l’intégration des commerçants du cabas. L’Agence Nationale pour l’Auto-entrepreneur (ANAE) a en effet annoncé officiellement le lancement des inscriptions pour l’obtention de la carte d’activité d’importation à petite échelle. Une mesure longuement attendue, qui vise principalement à donner un cadre légal aux commerçants du cabas, très actifs dans l’économie informelle du pays.

Le communiqué de l’ANAE précise que les démarches nécessaires pour l’obtention de cette carte doivent être effectuées exclusivement via la plateforme numérique mise en place par l’Agence. Cette décision vient en appui à la stratégie nationale de numérisation des services administratifs, tout en facilitant l’accès des commerçants du cabas à un statut reconnu dans l’environnement légal et économique algérien. Grâce à cette carte, les commerçants peuvent dorénavant exercer leurs activités d’importation à petite échelle dans le respect des lois en vigueur, sans craindre de poursuites ni de blocages administratifs.

En Algérie, le commerce informel représenté en grande partie par les commerçants du cabas est un phénomène profondément enraciné dans la réalité sociale. Ces commerçants se sont imposés au fil des années comme des maillons incontournables dans l’acheminement de produits divers — souvent introuvables localement — en provenance de l’étranger, notamment d’Europe, d’Asie ou du Moyen-Orient. Leur rôle, bien que controversé, reste central dans la satisfaction d’une demande croissante de la population pour des articles importés.

Avec cette carte d’activité d’importation à petite échelle, l’objectif des autorités algériennes est clair : intégrer ces commerçants du cabas dans un circuit officiel, les inciter à déclarer leurs revenus et, à terme, renforcer les recettes fiscales de l’État. Pour de nombreux acteurs du secteur, cette régularisation représente une avancée considérable et un premier pas vers une reconnaissance institutionnelle de leur activité. Dans un pays comme l’Algérie, où le commerce informel représente une part non négligeable de l’économie, il s’agit là d’une réforme stratégique.

Selon plusieurs observateurs, la mise en œuvre de cette mesure pourrait également améliorer les conditions de travail des commerçants du cabas, souvent confrontés à des contraintes logistiques, douanières et juridiques. Désormais, l’accès à la carte leur ouvrira la voie à un exercice plus serein de leur métier, avec la possibilité de négocier avec des fournisseurs étrangers en toute transparence. Les commerçants du cabas, qui constituaient jusque-là un segment peu encadré, pourraient bénéficier à terme d’un accompagnement public, de formations spécifiques et même d’accès au financement.

Cette annonce intervient dans un contexte où les autorités algériennes cherchent à diversifier leur économie et à moderniser les structures commerciales en valorisant l’auto-entrepreneuriat. L’ANAE, qui multiplie les initiatives dans ce sens, espère ainsi mobiliser les commerçants du cabas autour d’une vision commune de régularisation, sans pour autant perturber leur activité de base. Il s’agit de transformer progressivement une pratique informelle en un secteur structuré, créateur de richesse et d’emplois en Algérie.

En rendant possible l’enregistrement officiel de ces acteurs économiques via la carte d’importation à petite échelle, l’ANAE lance un signal fort : en Algérie, les commerçants du cabas ont désormais leur place dans l’économie nationale. Reste à voir dans les prochaines semaines l’engouement que suscitera cette nouvelle démarche, et le nombre de commerçants du cabas qui choisiront de s’engager sur cette voie légale.