Commerce du cabas en Algérie : voici la liste des produits désormais interdits 

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Dans un tournant décisif pour l’économie nationale, l’Algérie encadre désormais de manière rigoureuse l’activité du commerce du cabas, longtemps exercée dans l’informel. Avec la publication du décret exécutif n° 25-170 du 28 juin 2025, signé par le Premier ministre Nadir Larbaoui, le commerce du cabas devient une activité reconnue et réglementée, répondant à une volonté politique affirmée de structurer ce secteur tout en favorisant l’auto-emploi. Cette décision est directement liée à l’orientation stratégique du président Abdelmadjid Tebboune, qui mise sur la régularisation des pratiques commerciales et la formalisation de l’économie. Le commerce du cabas en Algérie est ainsi autorisé sous conditions strictes, notamment pour les auto-entrepreneurs, afin de stimuler la croissance économique tout en encadrant les pratiques de micro-importation.

L’activité de commerce du cabas, très répandue en Algérie, consiste à importer des marchandises en petites quantités, principalement lors de voyages à l’étranger. Dorénavant, seules les personnes physiques titulaires du statut d’auto-entrepreneur peuvent y prétendre, à condition de respecter des plafonds bien définis : la valeur des produits ne doit pas excéder 1,8 million de dinars par voyage, avec une limite de deux voyages mensuels. Ce cadre légal met ainsi fin à plusieurs années d’exercice flou de cette activité, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour ceux qui souhaitent exercer le commerce du cabas en toute légalité en Algérie.

Mais ce n’est pas tout. En Algérie, le commerce du cabas ne signifie pas l’importation sans restriction. Le décret énonce clairement une série de produits formellement interdits à l’importation dans ce cadre. Il s’agit entre autres des équipements à usage militaire ou de sécurité, des substances chimiques dangereuses, des produits pharmaceutiques, des appareils médicaux, des dispositifs de communication sensibles, des marchandises interdites par la législation nationale, ou encore des articles nécessitant une homologation ou un agrément spécifique. Ces restrictions visent à préserver la santé publique, la sécurité nationale, ainsi que l’ordre économique établi. Toute infraction expose le micro-importateur à des sanctions, pouvant aller jusqu’à la radiation du registre national des auto-entrepreneurs.

Afin de garantir un suivi rigoureux, le gouvernement a mis en place une plateforme numérique interconnectée aux douanes et aux services fiscaux. Chaque commerce du cabas doit désormais être déclaré à travers cette interface, dans laquelle le micro-importateur doit spécifier la nature des produits, leur origine, ainsi que les informations le concernant. Cette innovation numérique s’inscrit dans la stratégie nationale de transparence et d’intégration du numérique dans le fonctionnement administratif. Le commerce du cabas en Algérie ne peut donc se faire sans une traçabilité totale des flux, ce qui limite considérablement les possibilités de fraude.

En parallèle, plusieurs avantages sont accordés à ceux qui se conforment à la réglementation. Les auto-entrepreneurs exerçant le commerce du cabas bénéficient d’exonérations fiscales spécifiques, d’un taux douanier réduit à 5 %, ainsi que d’une simplification comptable encadrée. Aucune obligation de registre de commerce ni d’autorisation d’importation classique n’est requise. Toutefois, ces privilèges ne s’appliquent qu’aux personnes qui financent leurs opérations exclusivement à partir de devises personnelles déposées à la Banque Extérieure d’Algérie. Le commerce du cabas en Algérie devient ainsi une passerelle formalisée entre les petits importateurs et le système économique officiel.

Les conditions pour exercer cette activité sont strictes : être de nationalité algérienne, résider sur le territoire national, être en âge de travailler, ne pas exercer une autre activité rémunérée, et être affilié à la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés. Une carte d’auto-entrepreneur portant la mention « micro-importation » est également obligatoire, de même qu’une autorisation générale délivrée par le ministère du Commerce extérieur. Toute fausse déclaration, fraude ou infraction aux règles de sécurité entraîne des sanctions sévères.

Cette nouvelle régulation du commerce du cabas en Algérie s’inscrit dans une dynamique de transformation de l’économie nationale. En encadrant une pratique largement répandue, les autorités cherchent à lutter contre l’économie informelle, à sécuriser les circuits commerciaux et à favoriser l’intégration des jeunes porteurs de projets dans un environnement structuré et transparent. Le commerce du cabas, longtemps symbole d’un système parallèle, devient ainsi un levier stratégique pour l’inclusion économique, avec un impact direct sur les revenus de nombreuses familles algériennes.