Condamnation de Boualem Sansal : la réaction surprenante de « son ami » Retailleau 

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La condamnation de Boualem Sansal en Algérie continue de susciter de vives réactions en France, notamment au sein de la classe politique et des milieux intellectuels. L’écrivain de 80 ans a été jugé coupable d’atteinte à l’intégrité du territoire national après avoir publié des propos controversés dans un média français d’extrême droite, reprenant la position marocaine sur des questions territoriales liées à la période coloniale. Cette affaire, qui intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Paris, a immédiatement provoqué une vague de critiques et d’appels à sa libération en France.

Le verdict du tribunal correctionnel de Dar El Beida est tombé sans surprise : cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars. Depuis son incarcération en novembre dernier, Boualem Sansal est devenu un symbole pour certains de la liberté d’expression, tandis qu’en Algérie, la décision judiciaire est perçue comme une application stricte des lois en vigueur sur les atteintes à la sécurité et à l’intégrité du pays.

Condamnation de Sansal : la France se déchaine

Les réactions n’ont pas tardé à affluer en France, où plusieurs personnalités politiques ont vivement critiqué la condamnation. Marine Le Pen a dénoncé un verdict « scandaleux », tandis que Laurent Wauquiez a appelé à une révision des relations franco-algériennes, estimant que « par sa vie et son œuvre, notre compatriote Boualem Sansal incarne le courage ». De son côté, le maire de Cannes, David Lisnard, a exigé « une réponse diplomatique ferme et immédiate ».

Pour l’extrême droite, la condamnation de Sansal serait une attaque directe contre la France. Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a qualifié la décision judiciaire de « parodie », affirmant que « c’est la France qui est visée ». D’autres figures comme Nicolas Sarkozy Jr. ont employé un ton encore plus virulent, qualifiant la peine infligée à l’écrivain de « peine de mort » en raison de son âge avancé.

De son côté, le gouvernement français a réagi par la voix de son porte-parole, Christophe Lemoine, qui a appelé à « une solution rapide, humanitaire et digne ». L’avocat de Sansal, François Zimeray, a déploré « une détention cruelle, une audience expéditive et une absence totale de défense ».

Cependant, ce qui a surpris nombre d’observateurs, c’est la discrétion de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, habituellement très prolixe sur les questions internationales. Cette fois-ci, il s’est contenté de retweeter un message de Gérard Larcher, président du Sénat français, appelant à la libération de Boualem Sansal. Le silence du responsable français, qui affirmait sans cesse que Sansal était son « ami », interpelle, sachant surtout que que Retailleau s’était toujours montré bien plus actif concernant l’Algérie.

En Algérie, cette affaire est perçue sous un angle bien différent. La justice algérienne a appliqué la loi, notamment en matière de sécurité nationale. Alger reste intransigeante face aux ingérences étrangères et rappelle que la liberté d’expression ne doit pas servir de prétexte à des propos portant atteinte à la souveraineté du pays. Pour les autorités algériennes, Boualem Sansal a dépassé une ligne rouge en adoptant des positions qui mettent en cause l’unité nationale, un sujet hautement sensible.

Alors que la France intensifie ses pressions diplomatiques, l’Algérie campe sur ses positions et rappelle qu’elle ne cédera pas aux injonctions extérieures. Cette affaire illustre une fois de plus les tensions récurrentes entre les deux pays, où chaque différend judiciaire devient un terrain de confrontation politique. La question reste désormais de savoir si Boualem Sansal pourra bénéficier d’une mesure de clémence, ou si son incarcération prolongera une crise diplomatique déjà bien installée.

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