La participation supposée de l’Algérie aux exercices militaires African Lion 2025, aux côtés d’Israël, a fait l’objet d’une rumeur largement relayée ces dernières heures, notamment par des canaux marocains. Toutefois, cette information est dénuée de tout fondement et a été formellement démentie par les faits. En réalité, l’Algérie ne figure ni sur la liste officielle des pays participants ni même parmi les pays observateurs, telle que diffusée par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique, l’AFRICOM, en charge de l’organisation de ces manœuvres. Cette précision met fin à une confusion entretenue par certains relais médiatiques dans un contexte régional déjà sensible.
L’exercice African Lion, qui entame en 2025 sa vingtième édition, constitue le plus grand entraînement militaire annuel mené sur le continent africain par les États-Unis. Il réunit, cette année, près de 10 000 soldats et implique plus de 40 nations, mobilisant ainsi une vaste logistique répartie entre plusieurs pays hôtes : le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana. L’édition 2025, qui s’annonce comme la plus importante à ce jour en termes de volume et de déploiement, commencera officiellement le 14 avril en Tunisie, avant de s’étendre sur les autres territoires dans les semaines suivantes.
Alors que certains observateurs s’interrogeaient sur une éventuelle participation de l’Algérie, notamment en tant qu’observateur, l’absence totale du pays dans la liste officielle publiée par l’AFRICOM coupe court à toutes les spéculations. Cette absence n’a rien de surprenant : Alger n’entretient actuellement aucune coopération militaire avec les États-Unis dans ce cadre spécifique, d’autant plus que deux des pays étroitement impliqués dans les manœuvres — le Maroc et Israël — entretiennent des relations particulièrement tendues avec l’Algérie sur le plan diplomatique et stratégique. Une présence algérienne dans ce contexte aurait ainsi été en complète contradiction avec la ligne de politique étrangère clairement affirmée par Alger ces dernières années.
La liste des participants à African Lion 2025 confirme cette exclusion. Au Maroc, les pays prenant part à l’exercice sont : Cameroun, Cap-Vert, Djibouti, France, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Hongrie, Israël, Kenya, Pays-Bas, Nigeria, Portugal, Royaume-Uni et États-Unis, avec bien entendu le Maroc en pays hôte. En Tunisie, les manœuvres verront la participation de l’Égypte, du Ghana, du Kenya, de la Libye, du Nigeria, de l’Espagne, de la Tunisie et des États-Unis. Au Ghana, les exercices mobiliseront le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia, le Sénégal, le Togo et les États-Unis. Enfin, au Sénégal, ce sont la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, les Pays-Bas, le Sénégal et les États-Unis qui seront présents.
La liste des pays observateurs ajoute à cette configuration stratégique une dimension diplomatique notable. Parmi eux figurent la Belgique, la République démocratique du Congo, l’Équateur, l’Inde, le Qatar et la République du Congo. Leur présence en tant qu’observateurs souligne l’intérêt croissant pour une coopération régionale dans le domaine de la sécurité et pour les échanges militaires multilatéraux encadrés par des puissances comme les États-Unis.
Face à cela, l’armée algérienne, reconnue comme l’une des plus puissantes du continent africain en termes d’investissements, de matériel et d’effectifs, poursuit une politique indépendante, axée sur des partenariats choisis et une souveraineté stratégique assumée. L’Algérie n’a manifesté aucun intérêt pour une participation, même symbolique, à un exercice organisé avec la collaboration du Maroc et d’Israël, deux pays avec lesquels les relations sont marquées par des désaccords profonds. Ce contexte n’a pas empêché certains médias marocains de véhiculer l’idée d’une présence algérienne, dans ce qui semble être une tentative de manipulation médiatique ou de brouillage stratégique.
Le ministère de la Défense algérien n’a pour l’instant pas officiellement réagi, mais les faits sont clairs : aucune unité algérienne, aucun observateur officiel et aucune structure relevant de l’État algérien n’est impliquée de près ou de loin dans l’édition 2025 des exercices African Lion. L’information diffusée par certaines sources marocaines, selon laquelle Alger coopérerait militairement avec Israël dans ce cadre, est donc totalement infondée.
Dans un climat de tensions régionales exacerbées, cette rumeur illustre à quel point les enjeux géopolitiques entre le Maroc et l’Algérie peuvent se répercuter jusqu’à la sphère militaire et informationnelle. La prudence reste donc de mise face à la prolifération de fausses nouvelles dans des contextes aussi sensibles, où chaque mot, chaque nom sur une liste, peut devenir un levier diplomatique ou un instrument de désinformation.
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