Une situation inattendue se profile pour des ressortissants étrangers, dont des Algériens résidant au Royaume-Uni, qui pourraient être expulsés vers le Rwanda.
Après le rejet d’un précédent projet, un nouvel accord est en cours de finalisation entre Londres et Kigali. Trois semaines se sont écoulées depuis que la Cour suprême britannique a déclaré illégal le projet initial du gouvernement britannique visant à expulser des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. Le mardi 4 décembre, un nouveau traité a été signé à Kigali par le ministre de l’Intérieur britannique, James Cleverly, et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
Ce partenariat vise à rétablir cette mesure clé de la politique britannique contre l’immigration illégale. Suite à la signature, James Cleverly a salué le gouvernement rwandais pour son rôle potentiel dans la crise de l’immigration clandestine, soulignant que le nouvel accord répondait aux conclusions de la Cour suprême britannique.
Le traité, contraignant sur le plan du droit international, stipule que les migrants expulsés vers le Rwanda ne seront pas renvoyés dans un pays où leur vie ou leur liberté serait menacée. De plus, un tribunal conjoint, composé de juges rwandais et britanniques à Kigali, sera établi pour garantir la sécurité des migrants et traiter leurs plaintes.
Avant d’entrer en vigueur, le texte doit être ratifié par les Parlements britannique et rwandais. Malgré les critiques formulées par la Cour suprême britannique, le gouvernement britannique cherche à faire avancer cette mesure dans le cadre de sa lutte contre l’immigration.
Depuis le début de l’année, 29 705 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations, selon un décompte AFP. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, exprime sa frustration face à l’impasse et annonce également une « législation d’urgence » au Parlement pour désigner le Rwanda comme un pays sûr, mettant fin aux blocages.
Cependant, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre les violations des droits de l’homme au Rwanda, soulignant l’importance pour le Royaume-Uni de considérer le passé du pays avant d’expulser des demandeurs d’asile. Yasmine Ahmed, directrice Royaume-Uni de Human Rights Watch, appelle à abandonner ces projets d’expulsion.
Cette situation survient dans le contexte d’une pression croissante sur le gouvernement britannique pour résoudre la crise de l’immigration, et ce nouvel accord pourrait avoir des répercussions significatives sur la politique migratoire du Royaume-Uni, et notamment sur les Algériens y résidant de manière irrégulière.
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