Crise entre la France et l’Algérie : Paris calme le jeu

Romatet Ambassadeur français en Algérie France crise

Alors qu’une crise sans précédent secoue les relations entre la France et l’Algérie, Paris a décidé de calmer le jeu avec Alger, et ce par le biais de l’Ambassade française en Algérie.

En effet, l’ambassade de France à Alger a pris la parole ce mardi pour adresser ses félicitations à une banque publique algérienne, à savoir la Banque extérieure d’Algérie (BEA), qui vient d’obtenir l’agrément tant attendu de l’Autorité française de contrôle prudentiel et de résolution. Cette validation, survenue après transmission à la Banque centrale européenne (BCE), marque un tournant décisif pour l’institution bancaire algérienne. « Fort de cet agrément, la BEA dispose désormais d’une licence bancaire pour opérer comme banque de détail en France et en Europe », affirme le communiqué officiel, soulignant ainsi l’envergure de cette avancée stratégique.

Grâce à cette autorisation, la BEA s’apprête à franchir un cap majeur en élargissant son offre de services au-delà des frontières algériennes. L’ambassade de France, consciente de l’importance de cette initiative, a immédiatement exprimé son soutien. « L’ambassade de France est à la disposition de la BEA pour la soutenir dans sa stratégie d’ouvrir 5 agences dans les principales villes de France, compte tenu de l’importance de ce marché pour la banque », poursuit le communiqué, indiquant ainsi que Paris voit d’un bon œil cette expansion.

Dans un contexte diplomatique marqué par une crise entre la France et l’Algérie, cette coopération bancaire semble démontrer une volonté commune de maintenir des ponts solides entre les deux pays. L’ambassade de France ne manque pas de mettre en avant les bénéfices que ce développement apportera aux deux rives de la Méditerranée. « La BEA pourra prochainement offrir directement des services bancaires complémentaires entre l’Algérie et la France, mais aussi l’Europe, à partir de sa succursale française », précise encore le communiqué. Ce positionnement ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises et particuliers algériens établis en France, en quête de services bancaires adaptés à leurs besoins transnationaux.

L’initiative de la banque publique algérienne intervient à un moment où la coopération économique entre l’Algérie et la France cherche un second souffle. Alors que certaines tensions politiques persistent, notamment sous l’influence de la droite et de l’extrême-droite françaises qui multiplient les attaques contre l’Algérie, cette ouverture bancaire apporte un contraste apaisant. Elle reflète une approche plus pragmatique, alignée sur la vision du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui prône un apaisement des relations, soutenu par le président Emmanuel Macron.

Loin des querelles politiciennes, le secteur bancaire semble ainsi tracer sa propre trajectoire, fondée sur des intérêts communs et une reconnaissance mutuelle des opportunités économiques. La France, à travers son ambassade, fait preuve d’un volontarisme certain en accompagnant activement la BEA dans cette nouvelle aventure. Cette posture tranche avec la posture du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dont les déclarations hostiles envers l’Algérie semblent suivre une logique électoraliste plus qu’une réelle politique de coopération.

Cette nouvelle étape pour la BEA pourrait également encourager d’autres établissements financiers algériens à suivre le même chemin, renforçant ainsi la présence économique de l’Algérie en Europe. Les prochaines implantations de la banque seront scrutées de près, notamment en ce qui concerne l’accueil du marché français et la réaction des régulateurs européens à cette expansion.

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