La date de l’Aïd el-Fitr 2025 en France suscite, comme chaque année, une grande attente parmi les fidèles. Si la tradition veut que la date soit déterminée lors de la nuit du doute, la Grande Mosquée de Paris s’appuie également sur les calculs astronomiques pour anticiper le jour de cette fête religieuse marquant la fin du mois de Ramadan. Chems-Eddine Hafiz, recteur de l’institution, a livré ses premières estimations sur le sujet lors d’un entretien accordé à Sud Radio, vendredi 28 mars. Selon lui, « tout porte à croire que l’Aïd el-Fitr sera célébré le dimanche 30 mars ». La prédiction du responsable s’est avérée juste. En effet, la Grande Mosquée de Paris a publié un communiqué confirmant la date de célébration dudit évènement religieux.
Les observations scientifiques menées par les observatoires de Paris et de Bruxelles indiquent en effet une forte probabilité de voir le croissant lunaire dès le samedi soir. « L’enjeu est de savoir si ce sera dimanche ou lundi, mais d’après les éléments en notre possession, tout indique que le dernier jour de jeûne sera samedi et que la prière de l’Aïd se tiendra dimanche matin », avait détaillé Chems-Eddine Hafiz.
Aïd el-Fitr 2025 en France : la Grande Mosquée de Paris officialise la date
La Grande Mosquée de Paris a officiellement annoncé que l’Aïd el-Fitr 2025 sera célébré en France le dimanche 30 mars. Cette déclaration est intervenue après la Nuit du Doute, un événement crucial qui se tient chaque année pour observer la lune et déterminer la fin du mois sacré de Ramadan. Réunie avec plusieurs fédérations musulmanes nationales, la commission religieuse de la Grande Mosquée de Paris a confirmé la visibilité du croissant lunaire, scellant ainsi la date du premier jour du mois de Chawwal 1446/H.
Cet événement tant attendu marque la fin d’un mois de jeûne, de prière et de réflexion spirituelle pour des millions de musulmans à travers la France. Comme à l’accoutumée, la Grande Mosquée de Paris organisera deux prières de l’Aïd pour permettre aux fidèles de se recueillir en nombre. La première aura lieu à 8h00, suivie d’une seconde à 8h45. Les responsables de la mosquée ont également rappelé un point essentiel : le passage à l’heure d’été interviendra dans la nuit du samedi au dimanche, ce qui impliquera une avancée des horloges d’une heure. Une recommandation importante pour éviter toute confusion et arriver à temps pour la prière.
Dans son communiqué, la Grande Mosquée de Paris a adressé un message de paix et de solidarité à la communauté musulmane, l’encourageant à prolonger l’esprit de fraternité et de bienveillance cultivé tout au long du mois de Ramadan. Le recteur Chems-eddine Hafiz a formulé des prières pour que les efforts spirituels de chacun soient acceptés, tout en souhaitant un Aïd Moubarak à l’ensemble des musulmans de France et du monde.
Par ailleurs, une autre actualité s’invite dans le débat autour de la date de l’Aïd el-Fitr en 2025 en France : celle de la condamnation de l’écrivain algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme. Accusé d’atteinte à l’intégrité du territoire national, l’auteur a été jugé pour avoir relayé, dans un média français, une thèse controversée selon laquelle certaines parties du territoire algérien auraient été annexées au détriment du Maroc sous la colonisation française. Une position qui a déclenché de vives réactions en Algérie et qui lui a valu d’être poursuivi en justice.
Initialement, le parquet avait requis une peine de dix ans de prison, mais le tribunal de Dar El Beida a finalement prononcé une peine réduite à cinq ans. Pour certains observateurs, ce verdict pourrait être perçu comme une volonté d’apaisement, notamment dans le contexte politique actuel marqué par des tensions entre Alger et Paris. Chems-Eddine Hafiz, qui suit de près cette affaire, estime qu’un geste de clémence de la part des autorités algériennes n’est pas à exclure, notamment à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, période où des grâces présidentielles sont traditionnellement accordées.
« Si on fait de la politique fiction, je pense que le président de la République va décider de sa grâce », a déclaré le recteur de la Grande Mosquée de Paris, évoquant la possibilité que Boualem Sansal bénéficie d’une mesure de libération anticipée. Toutefois, plusieurs éléments pourraient venir compliquer cette hypothèse. D’une part, si l’écrivain venait à faire appel, un délai de dix jours serait alors nécessaire avant tout nouvel examen de son dossier, ce qui repousserait toute prise de décision à une date ultérieure. D’autre part, le climat diplomatique entre la France et l’Algérie, notamment après le changement de position de Paris sur la question du Sahara occidental, pourrait peser dans la balance et ralentir d’éventuelles négociations en coulisses.
Malgré ces incertitudes, l’âge avancé et l’état de santé de Boualem Sansal pourraient jouer en sa faveur. Selon Chems-Eddine Hafiz, les six mois déjà passés en détention constituent une épreuve difficile pour l’écrivain, qui traverse également des moments éprouvants sur le plan personnel, son épouse étant dans une situation de santé fragile. Reste à voir si les autorités algériennes opteront pour un geste de clémence ou si elles maintiendront leur position ferme dans ce dossier sensible.
En attendant, la communauté musulmane en France et en Algérie se prépare à célébrer l’Aïd el-Fitr, moment de spiritualité et de solidarité. Qu’il soit marqué par une grâce présidentielle ou non, ce jour restera avant tout une occasion pour les fidèles de se réunir en famille et de partager des instants de fraternité après un mois de jeûne et de recueillement.
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