L’approche de la fin du mois sacré de Ramadan suscite chaque année une attente particulière, marquée par l’annonce officielle de la date de l’Aïd el-Fitr. Si l’observation du croissant lunaire reste la méthode traditionnelle adoptée par de nombreux pays musulmans, les avancées scientifiques permettent aux experts en astronomie d’anticiper cette date avec précision. Parmi eux, Lotfi Bounatiro, expert algérien en astronomie et en géophysique, s’est exprimé sur la question, affirmant avec certitude que l’Aïd el-Fitr 2025 sera célébré le lundi 31 mars.
Selon Bounatiro, l’observation du croissant marquant le début du mois de Chawal aura lieu le 29 mars 2025. Il précise que ce jour-là, la conjonction entre le Soleil et la Lune se produira à 12h00, heure algérienne. Cette conjonction est un élément clé dans le calcul astronomique, car elle marque le début du nouveau cycle lunaire. Cependant, le scientifique insiste sur un détail crucial : pour que le croissant lunaire soit visible à l’œil nu, un certain laps de temps doit s’écouler après la conjonction, permettant ainsi à la Lune de s’éloigner suffisamment du Soleil et d’entrer dans sa première phase visible.
Date de l’Aïd el-Fitr 2025 : les explications de Bounatiro
Bounatiro explique que lors de l’appel à la prière du Maghreb, qui correspond au moment de l’observation officielle du croissant, la Lune ne sera pas encore visible. « Le temps écoulé entre la conjonction et le coucher du Soleil ne sera pas suffisant pour permettre l’apparition du croissant de Chawal », affirme-t-il. Ainsi, dans ces conditions, le mois de Ramadan devra être complété par un 30e jour, et l’Aïd el-Fitr ne pourra être célébré que le lendemain, soit le lundi 31 mars 2025.
L’expert algérien ne se contente pas de baser son analyse sur les conditions d’observation locales. Il prend également en compte les calculs astronomiques à l’échelle internationale, notamment ceux relatifs à l’Arabie saoudite, considérée comme le point de référence en matière de calendrier lunaire pour de nombreux pays musulmans. Selon Bounatiro, la conjonction entre le Soleil et la Lune en Arabie saoudite ne permettra pas non plus d’obtenir une séparation angulaire suffisante pour rendre le croissant visible. Pour que celui-ci soit observable, il faudrait qu’il se détache du Soleil avec un angle d’au moins 4 degrés. Or, ce critère ne sera pas rempli le soir du 29 mars, ce qui signifie que la Lune restera invisible à l’œil nu, aussi bien à La Mecque que dans d’autres parties du monde musulman.
Cette prévision basée sur des données scientifiques ne fait cependant pas l’unanimité, car certains pays continuent de privilégier l’observation visuelle du croissant, parfois même en contradiction avec les calculs astronomiques. Ces divergences entraînent régulièrement des décalages dans la célébration de l’Aïd el-Fitr entre différentes nations, certaines annonçant la fin du Ramadan un jour plus tôt que d’autres.
Lotfi Bounatiro, lui, campe sur ses positions et insiste sur l’importance des méthodes scientifiques pour éviter toute confusion. « La science nous permet aujourd’hui d’anticiper ces phénomènes avec une précision extrême », souligne-t-il. Selon lui, la prise en compte des calculs astronomiques permettrait d’uniformiser la date de l’Aïd et d’éviter les débats récurrents qui divisent souvent la communauté musulmane à l’approche de cette fête religieuse majeure.
Si les autorités religieuses de chaque pays restent souveraines dans leur décision, la tendance à s’appuyer de plus en plus sur les données astronomiques gagne du terrain. En attendant l’annonce officielle qui sera faite par les instances concernées en Algérie et ailleurs, les analyses de Bounatiro offrent déjà un aperçu de ce que pourrait être la conclusion du Ramadan 1446 de l’Hégire.
Lire également :
Nouvelle allocation touristique de 750 euros : l’Algérie fixe une nouvelle date
Voyage France Algérie : un douanier brave une interdiction, il risque gros
Aïd el-Fitr 2025 : la fonction publique fait l’annonce tant attendue