Invité sur le plateau de CNEWS, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard, a appelé à une mesure radicale : la fermeture des consulats d’Algérie en France. Cette proposition, qui a immédiatement fait réagir, s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques et judiciaires, notamment en lien avec l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal.
Lors de son intervention, David Lisnard a insisté sur la nécessité de « créer un rapport de force » avec l’Algérie, et en procédant à la fermeture des Consulats d’Algérie en France. Selon lui, la France doit adopter une posture plus ferme face aux décisions de justice prises par les autorités algériennes, en particulier celles touchant des personnalités binationales. Il a souligné que « le devoir d’une Nation est de défendre ses ressortissants », un principe qu’il considère comme essentiel dans la gestion des relations internationales.
L’affaire Boualem Sansal est au cœur de cette prise de position. L’écrivain franco-algérien, connu pour ses critiques envers l’Algérie, est incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre. Il est poursuivi sous l’article 87 bis du code pénal, qui qualifie d’ »acte terroriste ou subversif » toute atteinte à la sûreté de l’État. Pour David Lisnard, cette situation illustre la nécessité d’une réponse forte de la France, d’où sa proposition de fermer les consulats algériens.
Une telle mesure, si elle était appliquée, marquerait un tournant dans les relations franco-algériennes. Les consulats jouent un rôle crucial dans la gestion des affaires administratives des millions d’Algériens vivant en France, ainsi que des Français d’origine algérienne. Leur fermeture pourrait avoir des conséquences directes sur ces citoyens, notamment en matière de documents d’état civil, de visas et d’assistance consulaire.
Cette nouvelle polémique vient s’ajouter à une série de différends entre Paris et Alger. Depuis plusieurs mois, les relations entre les deux pays oscillent entre coopération et tensions. Les sujets de friction sont nombreux, allant des questions mémorielles à la gestion des flux migratoires, en passant par les accords économiques et énergétiques. La proposition de David Lisnard s’inscrit donc dans un climat déjà marqué par des crispations, où chaque déclaration politique peut avoir des répercussions significatives.
Les réactions à cette proposition n’ont pas tardé. Certains responsables politiques français ont exprimé leur scepticisme, soulignant que la fermeture des consulats algériens risquerait d’affecter négativement les citoyens et de compliquer davantage les relations diplomatiques. D’autres, en revanche, considèrent cette idée comme une manière d’envoyer un signal fort à Alger, en mettant la pression sur les autorités algériennes.
Du côté algérien, la réaction officielle n’a pas encore été communiquée, mais il est probable que cette déclaration suscite un vif mécontentement. L’Algérie a toujours été attachée à la présence de ses représentations diplomatiques en France, compte tenu des liens historiques et humains qui unissent les deux pays. Une fermeture des consulats serait perçue comme une escalade sans précédent dans les tensions bilatérales.
Reste à savoir si cette proposition restera une simple déclaration politique ou si elle pourrait être portée devant les instances gouvernementales françaises. Pour l’instant, aucune décision concrète n’a été annoncée à ce sujet. Ce qui est certain, c’est que cette prise de position de David Lisnard ne manquera pas d’alimenter le débat sur la nature des relations entre la France et l’Algérie, ainsi que sur la manière dont la diplomatie française doit gérer les situations impliquant ses ressortissants à l’étranger.
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