De l’argent donné aux sans-papiers pour qu’ils « s’auto-expulsent » ?

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Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit à l’international, Donald Trump a révélé, mardi 15 avril, un nouveau programme d’expulsion des immigrés en situation irrégulière aux États-Unis, communément appelés les sans-papiers.

Cette fois, il ne s’agit pas d’interventions policières spectaculaires ni de mesures coercitives renforcées à la frontière, mais d’une stratégie inattendue : proposer aux sans-papiers de quitter le pays de leur plein gré en échange d’un soutien financier et d’un billet d’avion. Une forme d’ »auto-expulsion » que le président américain entend présenter comme une option « plus humaine » pour gérer la situation migratoire dans le pays, tout en maintenant ses objectifs initiaux d’expulsion massive. L’annonce, relayée par les agences de presse Reuters et Associated Press, a été faite dans la salle Est de la Maison-Blanche, lors d’une interview donnée le jour même.

Cette mesure, qui vise avant tout à accélérer les départs volontaires des sans-papiers, s’inscrit dans une promesse de campagne que Trump a réitérée lors de sa réélection : expulser des « millions et des millions de migrants » présents illégalement sur le sol américain. Le programme ne remplace pas les expulsions forcées, mais vient les compléter en ciblant un public différent, celui qui serait prêt à coopérer avec les autorités. « Nous allons leur donner de l’argent et un billet d’avion, puis nous travaillerons avec eux », a-t-il déclaré. « S’ils sont en règle, si nous voulons qu’ils reviennent, nous travaillerons avec eux pour les faire revenir au plus vite », a-t-il ajouté, laissant entendre que certaines catégories d’immigrés pourraient bénéficier de canaux légaux pour un retour aux États-Unis une fois régularisées.

Mais cette proposition n’est pas isolée dans le paysage politique actuel. Elle s’inscrit dans un climat tendu, marqué par des décisions controversées de l’administration Trump depuis son retour au pouvoir. Son prédécesseur, Joe Biden, a d’ailleurs vivement critiqué ces mesures, dénonçant les « dégâts » et les « destructions » causés par son retour à la tête du pays, notamment en matière de politique migratoire. L’idée de l’ »auto-expulsion » a déjà suscité de nombreuses réactions, oscillant entre surprise, consternation et scepticisme. Si certains y voient un moyen de réduire les tensions sociales liées à l’immigration irrégulière, d’autres dénoncent un dispositif qui pourrait masquer une pression implicite exercée sur les plus vulnérables, poussés à quitter un territoire où ils ont parfois construit leur vie depuis des années.

Dans la foulée de cette annonce, Donald Trump s’est également exprimé sur un autre sujet sensible : les citoyens américains condamnés pour des faits criminels. Lors de la visite officielle du président salvadorien Nayib Bukele à Washington, Trump a confié qu’il « adorerait » voir certains criminels américains expulsés eux aussi, et même envoyés vers des prisons à l’étranger. Il a spécifiquement évoqué le Salvador comme destination possible, saluant la politique de tolérance zéro mise en place par Bukele contre les gangs. « J’aimerais aller plus loin (…) J’aimerais les inclure dans le groupe de personnes à expulser du pays », a-t-il affirmé, en estimant que ces individus ne sont plus protégés par le droit américain en raison de leur statut de « criminels ». Il a même poursuivi en déclarant : « Pour libérer 350 millions d’Américains, vous devez en emprisonner quelques-uns », une phrase qui a immédiatement suscité des interrogations sur la portée juridique et morale d’une telle proposition.

L’administration américaine a déjà entamé la mise en œuvre de cette logique en procédant à l’expulsion de 200 Vénézuéliens soupçonnés d’appartenir au tristement célèbre gang « Tren de Aragua ». Ils ont été envoyés vers une prison de haute sécurité au Salvador. Toutefois, au moins une de ces personnes a été identifiée comme ayant été expulsée par erreur, ce qui a obligé les autorités à suspendre son renvoi vers les États-Unis, sans préciser si un retour était possible à court terme. Ce précédent soulève déjà de sérieuses questions sur les mécanismes de vérification et sur le respect des droits fondamentaux dans le traitement de ces dossiers.

Alors que le débat autour de l’immigration revient une nouvelle fois au cœur de l’actualité américaine, cette initiative d’ »auto-expulsion » des sans-papiers marque un tournant inattendu dans la stratégie migratoire de Donald Trump. Si elle venait à se concrétiser à grande échelle, elle redessinerait profondément la gestion administrative et politique de l’immigration illégale aux États-Unis. Reste à voir si cette approche trouvera un écho favorable auprès du Congrès, des partenaires internationaux concernés, et surtout des populations directement visées par cette politique, dont l’avenir semble suspendu à des décisions aussi radicales qu’imprévisibles.

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