Décès d’une passagère en plein vol : Royal Air Maroc gravement accusée

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Le décès d’une passagère lors d’un vol de la compagnie Royal Air Maroc entre la France et le Sénégal a soulevé une vive polémique, au point d’entraîner une procédure judiciaire engagée en France. Marie-Thérèse Diop, une femme de nationalité franco-sénégalaise âgée de 68 ans, est morte en février 2023 à bord d’un avion de la Royal Air Maroc qui reliait Montpellier à Dakar avec escale à Casablanca. Ce décès survenu en plein vol a entraîné de lourdes accusations de la part de la famille, mettant directement en cause Royal Air Maroc pour ce qu’elle considère être une négligence grave.

Selon les témoignages recueillis à bord, relayés notamment par le média Bladi.net, la passagère s’est présentée à l’embarquement de la Royal Air Maroc dans un état de fatigue manifeste. Certains voyageurs ont rapporté que la victime semblait en détresse avant même de s’installer à son siège. Elle portait son sac et sa valise, progressait lentement, le regard fixé au sol, visiblement épuisée. Malgré son état préoccupant, elle a été autorisée à embarquer sans qu’aucune assistance particulière ne lui soit apportée. Ce point constitue l’un des éléments clés de l’accusation portée contre la Royal Air Maroc dans le dossier du décès.

Peu de temps après le décollage, la passagère s’est assoupie ou du moins est restée immobile, les yeux fermés, ce qui a alerté les personnes assises près d’elle. Un passager raconte avoir alerté les membres de l’équipage de Royal Air Maroc, lesquels sont intervenus avec un oxymètre pour mesurer la saturation en oxygène. Ils auraient alors indiqué qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, affirmant que tout allait bien. Cette réponse, jugée insuffisante par la famille, est aujourd’hui au cœur des accusations de négligence ayant conduit au décès.

Alors que l’état de Marie-Thérèse Diop empirait, aucune mesure d’urgence ne semble avoir été entreprise par l’équipage de Royal Air Maroc. Ce n’est qu’après plusieurs dizaines de minutes, lorsqu’un médecin présent parmi les passagers s’est proposé d’intervenir, que le décès de la passagère a été constaté. Ce moment tragique a profondément marqué les témoins de la scène et a suscité de nombreuses questions sur la capacité de Royal Air Maroc à gérer des situations d’urgence médicale en vol.

La fille de la victime, profondément choquée par les circonstances entourant le décès, a décidé de porter plainte devant le tribunal judiciaire de Paris. Elle accuse Royal Air Maroc de ne pas avoir réagi de manière appropriée, en ignorant les alertes successives et en omettant d’appliquer les gestes de premiers secours. Elle estime que ce décès aurait pu être évité si un protocole médical adapté avait été activé immédiatement après les premiers signes de détresse.

Royal Air Maroc, de son côté, nie toute responsabilité dans ce décès. La compagnie affirme avoir respecté les procédures habituelles et conteste les allégations de négligence. Cependant, le cas de ce décès en vol s’ajoute à une série de critiques récurrentes formulées à l’encontre de la compagnie. Des témoignages, notamment rapportés par La Nouvelle Tribune, mettent en lumière des pratiques discriminatoires présumées. Des passagers d’origine africaine, en particulier des passagers noirs, affirment avoir été victimes de traitements différenciés, voire de négligence volontaire, lors de vols opérés par Royal Air Maroc.

Ces déclarations soulignent un malaise plus large sur la manière dont certains clients perçoivent leur expérience à bord des avions de Royal Air Maroc. Plusieurs d’entre eux ont évoqué un service inégal selon les profils des passagers, avec un ressenti d’indifférence, d’injustice ou même d’humiliation, parfois durant des moments critiques, comme cela semble avoir été le cas dans cet incident ayant conduit à un décès. Si ces accusations sont confirmées, elles pourraient porter un coup dur à la réputation de Royal Air Maroc et relancer le débat sur les obligations des compagnies aériennes en matière d’assistance médicale à bord.

Ce décès reste un rappel brutal de la vulnérabilité des passagers en vol et de la nécessité d’une vigilance accrue dans la prise en charge des urgences médicales. L’affaire est désormais entre les mains de la justice française, et la Royal Air Maroc devra répondre de ses actes, ou de son inaction, dans le cadre d’un procès qui s’annonce délicat pour la compagnie. Les conséquences juridiques et médiatiques de ce décès pourraient marquer un tournant dans la gestion des responsabilités à bord pour l’ensemble du secteur aérien.