La déclaration des devises en Algérie prend un nouveau tournant avec l’introduction d’un système numérisé par les autorités douanières. Ce dispositif a été conçu pour alléger les démarches des voyageurs tout en garantissant une meilleure traçabilité des flux financiers. Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la mise en place d’un plafond annuel sur les devises exportées, une mesure visant à harmoniser la régulation financière du pays.
Depuis la fin du mois de novembre, un règlement de la Banque d’Algérie fixe à 7.500 euros le montant maximum de devises étrangères pouvant être exportées par une personne au cours d’une année civile. Cette limite s’applique aussi bien aux résidents qu’aux non-résidents quittant le territoire algérien. Contrairement à l’ancien dispositif, où ce montant était autorisé à chaque voyage, il s’agit désormais d’une somme cumulative pour l’ensemble des déplacements annuels. L’objectif est de mieux encadrer les mouvements financiers tout en favorisant une transparence accrue.
Pour accompagner ce changement sur la déclaration de devises en Algérie, la douane algérienne a développé un système dénommé ALCES, qui permet aux voyageurs de déclarer leurs devises en ligne avant leur départ. Cette plateforme simplifie considérablement les démarches en offrant une procédure accessible et rapide. Dans un récent reportage diffusé par DZ News TV, les modalités d’utilisation de ce système ont été détaillées, soulignant les avantages qu’il offre tant aux passagers qu’aux autorités.
Lorsqu’un passager se présente à un poste de contrôle, comme celui de l’aéroport d’Alger, il est invité à signaler toute somme en devises qu’il transporte. Si cette somme atteint ou dépasse le seuil de 7.500 euros, un justificatif bancaire est requis. Grâce au système ALCES, l’agent douanier peut vérifier instantanément les informations du voyageur en entrant simplement les coordonnées de son passeport. Une fois les données validées, un document officiel est généré et remis au passager. Ce document, qui remplace désormais l’attestation bancaire, constitue une preuve essentielle à présenter lors des contrôles douaniers tout au long du voyage.
Pour maximiser l’efficacité de ce processus, il est recommandé aux voyageurs de créer un compte sur la plateforme ALCES avant leur départ. Ce compte leur permet de déclarer à l’avance les devises qu’ils prévoient d’emporter, évitant ainsi tout désagrément à l’aéroport. Cette déclaration anticipée est particulièrement utile pour ceux transportant des montants proches du plafond autorisé. Toutefois, pour les passagers n’ayant pas eu l’opportunité de compléter cette étape en ligne, il reste possible de réaliser la déclaration directement auprès des bureaux de la douane à l’aéroport.
À l’entrée du territoire, les règles diffèrent légèrement. Les voyageurs peuvent importer des devises sans limitation de montant, à condition de les déclarer auprès des autorités douanières. Ce principe vise à garantir une transparence totale sur les fonds entrants, tout en respectant les droits des passagers. Un responsable douanier a précisé que cette souplesse s’accompagne d’un engagement renforcé des agents pour fournir une assistance aux voyageurs, notamment en cas de doutes ou de difficultés.
À partir du 1ᵉʳ janvier, le plafond de 7.500 euros par année entrera pleinement en vigueur. Cela signifie que les voyageurs devront gérer cette somme avec précaution, car elle s’appliquera à tous leurs déplacements cumulés au cours de l’année civile. Les autorités douanières insistent sur l’importance d’une bonne planification pour éviter toute infraction aux nouvelles règles. La sensibilisation reste une priorité, avec des campagnes d’information destinées à familiariser les passagers avec le fonctionnement d’ALCES et les obligations qu’ils doivent respecter.
Ce nouveau système marque une étape majeure dans la modernisation des services douaniers algériens. En intégrant des outils numériques, les autorités ambitionnent de rendre les procédures plus accessibles tout en renforçant la sécurité des transactions financières. Si certaines préoccupations subsistent quant à l’adaptation des usagers à ce dispositif, les premiers retours indiquent une adoption progressive et encourageante.
En fin de compte, ALCES représente bien plus qu’un simple outil administratif. Il incarne une volonté de moderniser les pratiques, de fluidifier les échanges et de garantir une meilleure transparence dans la gestion des devises. Pour les voyageurs, cette transition numérique offre la promesse de démarches simplifiées et d’un voyage plus serein, tout en respectant les impératifs réglementaires.
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