Les récentes déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune à l’égard de son homologue français Emmanuel Macron ont suscité une réaction du gouvernement français. Invitée du « Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos », la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a exprimé son optimisme quant à un éventuel apaisement des tensions entre les deux pays. « C’est un bon signal », a-t-elle affirmé en réponse aux propos du chef de l’État algérien, qui a qualifié Emmanuel Macron de « point de repère » en France. Une déclaration qui laisse entrevoir une volonté d’ouverture et de dialogue, dans un contexte où les relations franco-algériennes connaissent des turbulences.
Depuis plusieurs mois, des points de friction ont marqué la relation entre Paris et Alger, notamment sur la question des ressortissants algériens sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), que l’Algérie refuse de reprendre, ou encore l’arrestation récente de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Ces sujets sensibles ont contribué à une crispation diplomatique qui rendait difficile toute avancée notable. Cependant, pour Sophie Primas, les paroles d’Abdelmadjid Tebboune pourraient être un premier pas vers une reprise du dialogue et une normalisation des relations bilatérales. « Nous sommes déterminés à retrouver avec l’Algérie des relations normales », a-t-elle insisté.
L’enjeu est de taille pour les deux nations, tant les liens historiques et économiques qui les unissent sont profonds. La France et l’Algérie entretiennent des échanges commerciaux majeurs, et de nombreuses familles sont concernées par la question du visa et de la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée. Emmanuel Macron lui-même a tenté, depuis le début de son mandat, d’apaiser les tensions héritées du passé colonial tout en affirmant une fermeté sur certains dossiers, notamment migratoires.
La réaction de la porte-parole du gouvernement français traduit une volonté de ne pas laisser les tensions diplomatiques entraver les discussions sur des sujets clés. La question de la coopération économique, de la sécurité en Afrique du Nord et du Sahel, mais aussi des flux migratoires restent des priorités dans les discussions entre Paris et Alger. Sophie Primas a souligné que ces thématiques nécessitent une approche constructive et un dialogue sincère entre les deux États.
Si la déclaration d’Abdelmadjid Tebboune sur Emmanuel Macron marque un tournant, il reste à voir si elle sera suivie d’effets concrets. Pour l’instant, aucune rencontre officielle n’a été annoncée entre les chefs d’État, mais cette ouverture verbale pourrait faciliter la reprise d’échanges diplomatiques à haut niveau. La diplomatie française semble en tout cas prête à saisir cette opportunité, dans l’espoir de renouer une relation plus apaisée avec l’Algérie.
Les prochains jours seront décisifs pour mesurer l’impact de ces déclarations sur l’évolution des relations franco-algériennes. Le signal envoyé par le président Tebboune à Macron ouvre une brèche dans une relation souvent marquée par des crispations et des incompréhensions. Reste à voir si cet élan se concrétisera par des gestes et des décisions politiques qui marqueront un véritable tournant dans les rapports entre Paris et Alger.
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