Boualem Sansal, l’écrivain controversé, se retrouve aujourd’hui au centre d’une polémique qui dépasse le simple cadre littéraire. Selon Le Soir d’Algérie, Boualem Sansal, après son retour en France, a vu son passeport algérien désactivé par les autorités, rendant tout déplacement futur en Algérie impossible sans visa. Cette mesure survient après une série de déclarations jugées provocatrices par le gouvernement algérien. Il se retrouve ainsi dans une position inédite, lui permettant de voyager librement en Europe, avec son passeport français, mais bloquant toute liberté de mouvement vers son pays natal.
L’écrivain, qui avait passé près d’une année en prison pour atteinte à l’intégrité du territoire national, avait été arrêté le 16 novembre 2024 et condamné à cinq ans de réclusion avant d’être gracié par le président Abdelmadjid Tebboune le 12 novembre dernier. La grâce présidentielle faisait suite à une intervention de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, et avait ouvert la voie à son retour immédiat en France. Boualem Sansal, à son arrivée dans l’Hexagone, a immédiatement exprimé son souhait de revenir en Algérie, un retour rendu impossible par la décision des autorités de désactiver son passeport biométrique. Le Soir d’Algérie précise que cette décision est directement liée aux interventions médiatiques de Boualem Sansal, qui ont été jugées comme des provocations envers le pays.
Lors d’une récente interview sur France 2 dans l’émission La Grande Librairie, Boualem Sansal n’a pas mâché ses mots, affirmant : « La France, c’est mon pays. Je rappelle que quand je suis né, l’Algérie était française. Je suis né français. Durant toute ma scolarité, j’étais dans un pays qui s’appelait France Algérie, et que ses parents auraient pu venir en France après l’indépendance en 1962. » Ces propos, rapportés par Le Soir d’Algérie, ont renforcé la position des autorités algériennes qui considèrent que Boualem Sansal dépasse les limites du tolérable en matière de déclarations publiques.
«Dans la prison où j’étais incarcéré et peut-être dans d’autres en Algérie, on m’appelait “la légende”. Peut-être que ça fera le tour de la planète. Parce que derrière moi, il y a des choses qui bougent dans le monde, des colères qui montent. Nous ne sommes plus des moutons. Il faut sortir de ce statut. Il faut qu’on se batte. On se bat, on se bat», a également affirmé Sansal, lors de sa rencontre avec les membres de son comité de soutien.
Boualem Sansal se trouve désormais dans une situation inédite. Malgré sa volonté de retourner dans son pays natal, il lui faudra désormais obtenir un visa pour pénétrer sur le territoire algérien. Cette décision, relayée par Le Soir d’Algérie, marque un tournant dans la carrière et la vie personnelle de l’écrivain. Boualem Sansal est ainsi contraint de revoir ses projets de déplacement et de gérer un avenir incertain face à la suspension de ses droits de circulation par les autorités algériennes.