Découragée, Renault se dirige tout droit vers un départ définitif d’Algérie

voitures Renault Algérie

Renault, le géant français de l’automobile, traverse une période de turbulences en Algérie. Le constructeur semble se retrouver à un carrefour décisif et, selon plusieurs sources proches du dossier, l’entreprise pourrait bientôt se retirer définitivement du marché algérien. La fermeture de l’usine d’Oran depuis 2020, conjuguée à l’impossibilité d’importer des kits pour assembler ses véhicules en Algérie, semble sceller son avenir sur le territoire. L’enjeu de la situation est majeur, non seulement pour Renault, mais aussi pour l’industrie automobile algérienne, qui se trouve désormais confrontée à un vide que la présence du constructeur français pourrait laisser derrière elle.

La décision de mettre un terme au dispositif fiscal avantageux pour les importateurs de kits a eu des répercussions dramatiques pour Renault. Cela a entraîné une paralysie de la production locale, l’usine de production d’Oran étant dans l’incapacité de reprendre son activité faute de composants nécessaires à l’assemblage des voitures. Selon des informations révélées par TSA, Renault a déjà investi entre 15 et 20 millions d’euros pour s’adapter aux nouvelles exigences imposées par le cahier des charges de la construction automobile en Algérie. Pourtant, ce montant n’a pas suffi à garantir une issue favorable à la marque. Il semble qu’aucune avancée significative n’ait été réalisée pour lever les obstacles, rendant ainsi l’activité de l’usine d’Oran totalement insoutenable.

Les autorités algériennes avaient mis en place un cadre législatif spécifique pour favoriser le développement de l’industrie automobile locale, en permettant aux constructeurs étrangers de s’installer dans le pays sous certaines conditions avantageuses. Mais ce système, qui a longtemps permis à Renault de faire assembler ses véhicules en Algérie à un coût compétitif, a été réformé en 2020. La suppression de ces avantages fiscaux, couplée à une gestion complexe des autorisations d’importation, a conduit à une situation sans issue pour le constructeur français. Il est désormais en attente d’une décision sur la possibilité de reprendre ses importations et de relancer l’usine d’Oran. Sans cela, la pérennité de ses activités en Algérie devient chaque jour un peu plus incertaine.

Dans ce contexte, la menace d’un départ définitif semble de plus en plus probable. Renault pourrait mettre fin à sa présence en Algérie dès cette année, selon des sources internes à l’entreprise. La situation est perçue comme intenable, surtout si aucune solution concrète n’est trouvée pour lever les restrictions actuelles. La fermeture prolongée de l’usine, qui a été une source importante d’emplois et de production pour l’industrie locale, est un coup dur pour l’économie algérienne. De plus, la crise politique actuelle entre la France et l’Algérie ne fait qu’aggraver la situation. Les relations tendues entre les deux pays ont ajouté un facteur de complexité supplémentaire, rendant encore plus difficile la recherche d’une solution pour rétablir l’activité de Renault en Algérie.

L’impact d’un départ de Renault serait considérable non seulement pour les employés directs de l’usine, mais aussi pour toute la chaîne d’approvisionnement locale, qui a été construite autour de l’usine d’Oran. Les fournisseurs et sous-traitants, qui comptaient sur la production locale pour maintenir leurs activités, pourraient se retrouver dans une situation délicate, par le retrait du constructeur, sauf si le contructeur Fiat également établi à Oran décide de nouer des partenariats avec eux.

Pour Renault, quitter l’Algérie après plusieurs décennies de présence, serait sans doute une perte stratégique dans un marché important, mais le constructeur semble se résigner à l’idée que ses efforts pour redémarrer la production dans le pays sont voués à l’échec.

Alors que la situation actuelle est marquée par un manque d’avancées significatives et par une impasse politique, le départ de Renault ne semble plus relever de l’hypothèse, mais plutôt de la réalité imminente. L’avenir de l’industrie automobile en Algérie pourrait être redéfini sans la présence de ce géant français, un départ qui sonne comme un symbole de la complexité des relations économiques et politiques entre la France et l’Algérie.

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