Découverte d’un tunnel secret : l’Algérie accuse le Maroc

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Un tunnel reliant le territoire marocain à la région frontalière de Bab El Assa, dans la wilaya de Tlemcen, a été récemment découvert par les autorités algériennes, selon des informations révélées par la télévision publique. Ce tunnel, dont la construction s’étend profondément sous terre, aurait servi de voie souterraine aux réseaux de trafic organisé, facilitant l’entrée de drogues en provenance du Maroc vers l’Algérie. Les premiers éléments de l’enquête indiquent une utilisation fréquente de cette infrastructure par des groupes criminels transfrontaliers.

D’après les sources relayées par la télévision publique, ce tunnel secret témoigne d’un mode opératoire sophistiqué, probablement élaboré par des organisations structurées et bénéficiant d’un certain niveau de complicité. « Le tunnel découvert se situe à une profondeur significative sous terre », ont précisé les sources, ajoutant qu’« il est très probable qu’il ait été utilisé récemment pour le passage de grandes quantités de cannabis traité ». L’Algérie considère ce produit comme une menace stratégique. Pour les autorités, il s’agit d’« une arme utilisée depuis longtemps par le régime du Makhzen pour nuire à la stabilité de l’Algérie ».

Cette affaire survient quelques mois à peine après la mise au jour d’un autre tunnel dans la ville de Ceuta, enclave espagnole frontalière du Maroc, où des réseaux de trafic maroco-espagnols avaient construit une galerie clandestine servant à faire passer clandestinement des personnes et des produits illicites. Le parallèle entre les deux découvertes alimente les soupçons des services de sécurité algériens. « Cela confirme l’existence d’une infrastructure secrète exploitée par des réseaux du crime organisé marocain, avec la complicité implicite ou directe des services du régime du Makhzen », a affirmé la télévision publique algérienne.

La situation a conduit l’Algérie à rehausser une nouvelle fois son niveau de vigilance le long de sa frontière avec le Maroc. Selon les mêmes sources, « l’Algérie continue de renforcer son état d’alerte sur tout le tracé frontalier avec le Maroc », une zone qualifiée désormais de « foyer dangereux pour l’entrée de drogues dures et douces ». Les autorités évoquent aussi une recrudescence des « tentatives d’infiltration » ainsi que des « provocations répétées » qui mettent en péril la sécurité du territoire national.

En ce sens, le tunnel récemment découvert n’est pas vu comme un incident isolé, mais bien comme une preuve supplémentaire d’une stratégie d’agression indirecte. En liant directement le Maroc, le tunnel et l’Algérie dans ses accusations, la télévision publique évoque un schéma planifié visant à faire pénétrer des « substances toxiques » sur le territoire algérien par des voies souterraines difficiles à détecter. « Le tunnel secret reliant le Maroc à l’Algérie par la région de Bab El Assa constitue une nouvelle alerte sur les méthodes utilisées par les réseaux transnationaux pour contourner les contrôles frontaliers », rapporte la télévision publique.

Pour les forces de l’ordre algériennes, le tunnel représente non seulement un défi technique, mais aussi un symbole d’une guerre larvée dans laquelle les drogues et les réseaux criminels deviennent les armes d’un conflit non déclaré. L’implication supposée des autorités marocaines dans la facilitation de ce type de trafic pourrait, selon plusieurs analystes, alimenter davantage la crise diplomatique entre les deux pays.

La vigilance demeure donc de mise du côté algérien. Avec cette découverte, les regards sont désormais tournés vers les dispositifs de sécurité, les nouvelles stratégies de surveillance et les potentielles répercussions politiques dans la région. Le tunnel, dans ce contexte, n’est pas seulement une cavité creusée sous terre ; il est le symbole d’un fossé géopolitique de plus en plus profond entre l’Algérie et le Maroc.