Des bureaux de change ont été récemment installés à l’aéroport international d’Alger, marquant une nouvelle étape dans la régulation du marché des devises en Algérie. Cette initiative s’inscrit dans un plan plus large visant à structurer le secteur du change et à limiter l’influence du marché noir qui, depuis des années, joue un rôle prépondérant dans l’échange de devises étrangères.
Les passagers voyageant à travers l’aéroport et le port d’Alger découvriront ces nouvelles infrastructures dès le vendredi 31 janvier 2025. Selon les autorités, ces bureaux de change auront une double mission : permettre aux voyageurs de bénéficier de l’allocation touristique officielle et capter une partie des devises détenues par les passagers en provenance de l’étranger. La mise en place de ces bureaux s’accompagne d’une réglementation stricte qui vise à canaliser les transactions en devises vers des circuits formels, réduisant ainsi la dépendance au marché parallèle.
L’allocation touristique, récemment réévaluée à 750 euros par adulte et 300 euros par mineur, sera désormais délivrée dans ces points de change. Ce montant, disponible une fois par an, est destiné aux citoyens algériens souhaitant voyager à l’étranger. En plus de cette allocation, ces bureaux de change permettront aux voyageurs de convertir des dinars algériens en devises étrangères dans le respect des plafonds autorisés par la réglementation en vigueur.
Une autre fonction essentielle de ces bureaux est de capter une partie des devises détenues par les voyageurs arrivant de l’étranger. Depuis l’été dernier, une nouvelle règle impose aux non-résidents de ne pas convertir leurs devises au marché noir et justifier leurs opérations de change. Cette mesure vise à limiter les transactions effectuées sur le marché noir et à s’assurer que les échanges monétaires se font dans un cadre légal. Jusqu’à présent, de nombreux visiteurs étrangers pouvaient séjourner en Algérie sans jamais passer par un bureau de change officiel, favorisant ainsi une circulation informelle des devises.
La Banque d’Algérie a détaillé les opérations autorisées dans ces nouveaux bureaux. Elles incluent la vente de devises contre des dinars algériens pour les résidents effectuant des voyages à l’étranger, pour des raisons médicales, professionnelles ou éducatives. Elles couvrent également la vente de devises aux non-résidents souhaitant reconvertir leurs dinars restants avant de quitter le pays. Enfin, ces bureaux sont habilités à acheter des devises en échange de dinars auprès de toute personne physique, résidente ou non.
La mise en place de ces bureaux de change s’inscrit dans un projet plus vaste visant à structurer le marché des devises en Algérie. D’autres ports et aéroports du pays devraient suivre cette dynamique et voir l’ouverture de bureaux similaires dans les mois à venir. L’objectif affiché par les autorités est de réduire la part des transactions effectuées en dehors du circuit officiel et de renforcer le contrôle sur les flux monétaires.
Depuis plusieurs années, le marché noir des devises a connu une forte expansion en Algérie. L’absence de bureaux de change accessibles et la forte demande en devises étrangères ont conduit à la formation d’un système parallèle où l’euro et le dollar atteignent des niveaux bien supérieurs aux taux officiels. Cette situation a eu un impact direct sur l’économie, notamment sur le coût des voyages à l’étranger et sur les transferts financiers.
Les autorités espèrent qu’en facilitant l’accès à des bureaux de change réglementés, une partie des échanges en devises se détournera du marché noir au profit du circuit légal. La réussite de cette mesure dépendra toutefois de plusieurs facteurs, notamment la compétitivité des taux proposés et la capacité des bureaux de change à répondre efficacement aux besoins des voyageurs.
L’implantation de ces bureaux de change, notamment à l’aéroport d’Alger, représente ainsi une avancée dans la réforme du marché des changes en Algérie. Elle vise non seulement à offrir un service aux voyageurs, mais aussi à encadrer plus strictement les transactions en devises pour réduire l’impact du marché informel sur l’économie nationale.
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