L’aéroport d’Alger Houari Boumediene semble prêt à marquer un tournant dans son développement commercial. Selon les récentes déclarations de Mokhtar Saïd Mediouni, PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), l’année 2025 sera celle de la transformation, avec l’ouverture annoncée d’un espace Duty Free ambitieux. Ce projet vise à faire de l’aéroport non seulement un point de transit majeur, mais également une destination commerciale de premier plan.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la fermeture des enseignes espagnoles du groupe Inditex (notamment Zara), un départ qui a laissé un vide sur le marché algérien. Bien que cette décision ait été justifiée par une restructuration mondiale du groupe et non par des restrictions locales, elle a alimenté les débats sur l’avenir des marques internationales en Algérie.
Le projet du Duty Free s’inscrit dans une volonté de redynamiser l’offre commerciale de l’aéroport d’Alger, souvent critiqué pour son manque d’attractivité en termes de shopping. « Le Duty Free de l’aéroport d’Alger sera le plus grand du Maghreb et de l’Afrique du Nord », a affirmé Mokhtar Saïd Mediouni lors d’une interview avec DZ News. Selon lui, l’ouverture de cet espace est prévue pour la fin mars 2025.
Une ambition régionale
Le concept de Duty Free n’est pas nouveau, mais celui envisagé à Alger se distingue par son ampleur. L’idée est de créer une véritable plateforme économique où les passagers pourront profiter d’un large éventail de boutiques, allant des marques de luxe aux enseignes plus accessibles. Si le projet atteint ses objectifs, il pourrait positionner l’aéroport comme un acteur incontournable en Afrique du Nord.
Les déclarations du PDG laissent également entendre que des discussions sont en cours pour attirer des marques internationales de vêtements et d’accessoires. Une ambition qui, selon certains observateurs, pourrait transformer radicalement l’expérience des voyageurs.
Des défis à surmonter
Malgré ces perspectives prometteuses, plusieurs obstacles restent à franchir. L’un des principaux défis réside dans la politique de restriction des importations en vigueur en Algérie. Depuis plusieurs années, ces mesures visent à protéger l’économie nationale, mais elles compliquent également l’entrée de nouvelles enseignes internationales sur le marché algérien.
Le vidéaste algérien « Let’s Talk Brands », connu pour ses analyses sur l’univers des marques, a partagé son point de vue sur cette évolution. « Il y a deux ans, les équipes de l’aéroport d’Alger interagissaient déjà avec des représentants de marques internationales pour ouvrir des boutiques », explique-t-il. Toutefois, selon lui, la concrétisation de ce projet dépendra fortement de l’assouplissement des politiques d’importation.
Il ajoute : « Avec le contexte actuel, il est difficile de croire que ces enseignes pourront s’installer rapidement. Mais si les promesses du PDG se réalisent, 2025 pourrait être l’année du changement. »
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Un atout pour l’économie locale
L’ouverture du plus grand Duty Free d’Afrique du Nord pourrait avoir des retombées économiques significatives. Outre les revenus directs générés par les ventes, ce projet pourrait renforcer l’attractivité de l’aéroport et encourager le tourisme. Les passagers en transit, notamment, pourraient être incités à prolonger leur séjour ou à explorer davantage l’Algérie.
De plus, la présence de marques internationales pourrait stimuler la concurrence et inspirer des initiatives locales. Cela pourrait également offrir des opportunités d’emploi pour les Algériens, que ce soit dans la gestion des boutiques, la logistique ou le marketing.
Un enjeu d’image
Pour l’aéroport d’Alger, ce projet dépasse le simple cadre commercial. Il s’agit également d’un enjeu d’image. En se positionnant comme un hub moderne et attractif, l’aéroport pourrait renforcer sa réputation sur la scène internationale. Ce développement contribuerait à faire d’Alger non seulement un carrefour aérien, mais aussi une vitrine du dynamisme économique algérien.
En attendant l’ouverture prévue en mars 2025, les spéculations vont bon train. Le projet du Duty Free sera-t-il à la hauteur des ambitions annoncées ? Parviendra-t-il à surmonter les contraintes locales et internationales pour attirer les enseignes convoitées ?
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