À Relizane, en Algérie, le complexe textile Tayal, fruit d’une collaboration algéro-turque, se prépare à une étape décisive : l’exportation de ses vêtements produits en Algérie vers la France dès la fin de juillet 2024. Cette nouvelle a été annoncée par Tarik Elkerbiçer, PDG de Tayal, lors de sa participation au salon TexStyle Expo, qui s’est déroulé du 10 au 12 juin au Palais des expositions à Alger.
En 2023, Tayal a enregistré un chiffre d’affaires impressionnant de 65 millions d’euros, dont 10 millions provenant de ses exportations. Fort de cette performance, le complexe textile ambitieux vise désormais à étendre sa présence sur les marchés du Maghreb, du Moyen-Orient et sur le continent africain.
« Après la crise sanitaire de la Covid-19, nous avons immédiatement lancé nos efforts pour explorer les marchés mondiaux. Nous avons commencé par la Tunisie, l’Égypte et l’Europe. À présent, nous avons réussi à établir des partenariats avec sept ou huit marques internationales, en tant que fournisseur certifié », a déclaré M. Elkerbiçer.
Les vêtements produits en Algérie exportés pas qu’en France
Pour les années 2024-2025, Tayal se concentre sur le renforcement de ses exportations. L’entreprise espère beaucoup de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine pour répondre à la demande croissante du marché africain. De plus, grâce à des accords de libre-échange, Tayal ambitionne de développer sa présence sur le marché de la zone arabe.
Employant actuellement plus de 3 000 personnes, le complexe textile est remarquable pour sa chaîne de production verticalement intégrée, couvrant tout le processus de fabrication du fil de coton au produit fini. Environ 70% de sa production est destinée à l’exportation. Fondée en 2020 avec un investissement initial de plus de 870 millions de dollars, Tayal est une joint-venture entre la société turque Intertay et les entreprises publiques algériennes C&H, Texalg et Madar Holding.
Les activités de Tayal comprennent la fabrication et la commercialisation de fils, de tissus denim (utilisés principalement pour la confection de jeans), de tissus non denim, de tricots et de produits finis. « Nous collaborons avec plusieurs entreprises publiques et privées pour la fourniture de fils. Nous nous efforçons de renforcer notre expertise dans le domaine des tissus denim, encore relativement peu développé en Algérie. Pour les tissus non denim, nous travaillons en partenariat avec le secteur public ainsi que des entités telles que l’armée », a précisé M. Elkerbiçer.
Quant aux produits finis, Tayal collabore avec des marques renommées comme Décathlon, leader français dans le domaine des vêtements de sport, ainsi qu’avec des marques locales possédant leurs propres points de vente. Néanmoins, le PDG a souligné les défis rencontrés en matière d’approvisionnement en matières premières, en particulier le coton.
« Le coton est la base même de l’industrie textile. Malheureusement, il n’est pas cultivé en Algérie, bien que le pays ait produit d’excellentes qualités jusqu’aux années 1970. Il existe toutefois des initiatives visant à relancer la culture du coton dans le sud de l’Algérie », a expliqué M. Elkerbiçer. « Actuellement, nous importons la plupart de nos matières premières, telles que certains produits chimiques spécifiques, bien que certaines soient disponibles localement. »
Au final, Tayal se positionne non seulement comme un acteur clé dans l’industrie textile en Algérie, mais également comme un moteur de croissance économique à travers ses ambitions d’exportation et de développement régional. Avec son modèle intégré et ses partenariats stratégiques, l’entreprise montre sa capacité à tirer parti des accords commerciaux régionaux et internationaux pour étendre son influence et répondre aux besoins diversifiés du marché mondial du textile.
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