La scène s’est déroulée à l’aéroport international de Rabat-Salé, où deux voyageurs algériens ont été interpellés par la police marocaine alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer pour la France. L’information rapportée par le média local Bladi souligne que les deux individus, qui séjournaient depuis plusieurs semaines sur le territoire marocain, avaient choisi de se présenter comme de simples touristes. Pourtant, derrière cette apparence anodine, se cachait un objectif beaucoup plus risqué : obtenir de faux papiers et franchir les frontières européennes en toute illégalité.
Les autorités ont mis en lumière l’utilisation de faux passeports et de faux visas Schengen, ce qui a immédiatement déclenché un contrôle approfondi de la part de la Police de l’air et des frontières. Les voyageurs algériens ont remis aux agents de service des passeports marocains dont l’authenticité a très vite suscité des doutes. L’examen des documents au scanner a confirmé ces soupçons, révélant des irrégularités flagrantes. Leurs noms n’apparaissaient d’ailleurs dans aucune base de données officielle, ce qui a renforcé la conviction des policiers quant à la falsification des documents.
Emmenés sans délai, les deux voyageurs algériens ont été remis à la police judiciaire qui a ouvert une enquête complète sur l’affaire. Les investigations ont permis d’établir que ces individus avaient bien pénétré au Maroc grâce à des documents falsifiés, en misant sur une couverture touristique pour brouiller les pistes. Leur véritable intention était claire : quitter discrètement le Maroc et rejoindre la France avec des passeports marocains falsifiés, ce qui leur paraissait probablement moins risqué que de voyager avec leurs véritables passeports algériens.
La saisie a concerné non seulement les passeports trafiqués mais également des visas Schengen contrefaits ainsi que d’autres documents de voyage préparés en vue de franchir les contrôles. Cette opération a permis de mettre en évidence la sophistication de certains réseaux spécialisés dans la fabrication et la fourniture de faux papiers aux candidats à l’émigration illégale. Les deux mis en cause, placés initialement en garde à vue, ont fini par comparaître devant le procureur du Roi. Ils sont désormais poursuivis pour falsification, usage de faux documents officiels et tentative de quitter le Maroc en dehors des procédures légales.
L’affaire soulève plusieurs interrogations. Comment ces voyageurs algériens ont-ils réussi à se procurer de faux passeports marocains, documents censés être strictement sécurisés et difficiles à imiter ? Pourquoi avoir choisi cette méthode risquée plutôt que d’utiliser leurs propres papiers ? L’enquête devra déterminer s’il s’agit d’un acte isolé ou d’une opération liée à un réseau plus vaste.
Alors que l’enquête suit toujours son cours, la situation des deux voyageurs algériens reste incertaine. Leur projet de rejoindre la France s’est transformé en une arrestation médiatisée et une inculpation sévère sur le sol marocain. Ils espéraient franchir discrètement les frontières européennes, mais leur itinéraire s’est brusquement arrêté à Rabat. Cette affaire illustre une fois de plus les difficultés rencontrées par ceux qui tentent de contourner les dispositifs de sécurité mis en place dans les aéroports, notamment au Maroc, où les autorités multiplient les contrôles afin de détecter les documents frauduleux.