Dimanche 20 avril 2025, les quais du port d’Alger ont vu apparaître deux invités de marques, aux silhouettes inhabituelles, sur l’horizon marin : le sous-marin russe Krasnodar et le remorqueur de sauvetage Eugeny Tchurov. Leur arrivée marque le début d’une escale officielle qui s’étendra jusqu’au 24 avril, dans le cadre d’un programme de coopération militaire entre l’Algérie et la Russie. Ce déploiement naval de la flotte russe de la mer Noire est loin d’être anodin. Il témoigne d’un renforcement palpable des relations stratégiques entre les deux nations, notamment sur le plan maritime.
Le Krasnodar, l’un des fleurons technologiques de la marine russe, n’est pas qu’un simple sous-marin : il s’agit d’un bâtiment à propulsion diesel-électrique de classe Kilo améliorée, connu pour sa furtivité et ses capacités de frappe avancées. À ses côtés, le remorqueur Eugeny Tchurov complète le détachement en apportant une dimension de soutien logistique et technique. Ce bâtiment spécialisé dans les interventions en mer peut jouer un rôle crucial lors d’opérations conjointes, en apportant son assistance lors de situations d’urgence, de remorquage ou de réparations complexes.
Cette escale s’inscrit dans une dynamique de collaboration croissante entre Alger et Moscou dans le domaine de la défense navale. Le ministère algérien de la Défense nationale a précisé, à travers un communiqué, que cette visite permettra de créer un espace d’échange entre les équipages algériens et russes, mais aussi d’organiser des rencontres techniques ciblées. L’objectif : favoriser la coordination en matière de sécurité maritime, notamment en vue de futurs exercices conjoints et de réponses communes aux menaces maritimes régionales.
La visite ne se limite pas aux seuls enjeux militaires. Un volet culturel et sportif a également été intégré au programme des marins russes. Ces activités ont pour but de renforcer l’amitié entre les deux peuples, en dehors du cadre purement stratégique. Ce type d’échange, dans un contexte géopolitique souvent tendu, contribue à entretenir des liens humains, qui viennent en appui aux relations diplomatiques et militaires.
Le chef de mission russe, accompagné de plusieurs membres de la délégation, a effectué une visite de courtoisie auprès du commandant de la façade maritime centre. Cette entrevue, qui s’est tenue au siège de la base navale d’Alger, dans la première région militaire, a permis de discuter des défis liés à la coopération navale dans la région, ainsi que des opportunités futures d’élargissement du partenariat bilatéral. Cette rencontre protocolaire a souligné l’intérêt mutuel pour une stratégie commune axée sur la stabilité et la sécurité en Méditerranée.
Cette présence maritime s’inscrit également dans un contexte plus large d’intensification des relations entre l’Algérie et la Russie. Elle intervient quelques mois après l’arrivée du navire de guerre MERKURIY au port d’Alger, preuve que les escales militaires russes dans les eaux algériennes ne sont plus de simples gestes symboliques mais deviennent des moments forts du calendrier diplomatique. Ces événements traduisent une volonté partagée d’élargir la coopération à plusieurs niveaux : formation, manœuvres conjointes, transferts technologiques et échanges d’expertise.
La durée de cette escale des invités de la ville d’Alger étant limitée à quatre jours, les interactions devront être denses et efficaces. Le choix du port d’Alger pour accueillir ces deux bâtiments n’est pas anodin. Capitale politique et militaire du pays, Alger se positionne comme un carrefour stratégique pour la Méditerranée occidentale, notamment pour les questions liées à la sécurité des routes maritimes, au trafic illicite ou encore à la surveillance des zones sensibles.
Alors que l’équilibre des forces en Méditerranée évolue rapidement, cette visite navale des deux invités spéciaux à Alger s’impose comme un geste fort. Elle révèle l’attention que Moscou et Alger portent à la sécurisation de leur environnement maritime, dans un monde où la maîtrise des mers est redevenue un enjeu majeur de souveraineté. D’ici au 24 avril, les marins russes et algériens auront donc l’opportunité de jeter les bases d’une coopération plus étoffée, bâtie à la fois sur la technique, la diplomatie et la camaraderie.
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