Deux voyageurs algériens ont vécu une mésaventure peu enviable à leur arrivée en France. Ce qui devait être une simple traversée depuis Alger jusqu’au port de Marseille s’est transformé en un véritable parcours administratif. Les agents de la Police de l’air et des frontières (PAF) française ont en effet décidé de refuser l’entrée sur le territoire aux deux voyageurs algériens, pour des raisons bien différentes, mais révélatrices de la rigueur désormais appliquée aux frontières maritimes entre la France et l’Algérie.
Le premier des deux voyageurs algériens, un touriste plein d’enthousiasme à l’idée de découvrir la France, pensait avoir tout en règle. Passeport valide, visa Schengen en poche, réservation d’hôtel confirmée… tout semblait parfait. Pourtant, au contrôle de la PAF, un détail a suffi à compromettre son séjour : il n’avait pas de billet retour vers l’Algérie. Les agents français, méticuleux, ont immédiatement noté cette absence, avant de s’apercevoir qu’il ne disposait pas non plus des ressources nécessaires pour un séjour prolongé. En clair, il pouvait entrer, mais sans preuve qu’il repartirait.
La procédure a alors suivi son cours. Le voyageur algérien a été conduit dans les bureaux de la PAF, le temps de régulariser sa situation. Les policiers lui ont expliqué que pour pouvoir fouler la terre française, il devait justifier de son autonomie financière et d’un billet retour, comme l’exigent les règles européennes. À défaut, il serait reconduit vers Alger par le prochain bateau. Le Parisien, qui a révélé l’affaire, rapporte que les agents ont laissé au touriste une courte fenêtre pour trouver une solution, avant que la décision de refoulement ne soit appliquée.
Le second cas, plus complexe, concerne un autre voyageur algérien arrivé sur la même traversée maritime. Lui aussi pensait être à l’abri des ennuis : il détenait un titre de séjour espagnol en bonne et due forme. Mais les vérifications menées par la PAF française ont mis au jour un paradoxe troublant. Bien qu’administrativement rattaché à l’Espagne, tout indiquait qu’il vivait en réalité depuis des années sur le sol français. Passeport, carte grise, carte d’assuré social… tout pointait vers une résidence en France. Or, cette situation n’est pas conforme à la loi.
Soupçonné de séjour irrégulier, le second voyageur algérien a donc été escorté jusqu’à la zone d’attente du centre de rétention administrative (CRA) du Canet, à Marseille. Il y restera quelques heures, voire quelques jours, le temps que la justice statue sur son cas. Selon la procédure en vigueur, il devrait être renvoyé en Algérie sans jamais avoir été autorisé à « fouler » officiellement le territoire français, comme le prévoit la législation européenne.
Ces deux affaires, survenues dans un contexte de contrôles renforcés entre la France et l’Algérie, témoignent du zèle de la PAF au port de Marseille. Le major Alain, officier de police judiciaire et chef de l’unité de sûreté portuaire, explique que « 100 % des voyageurs venant ou partant de pays hors Schengen sont contrôlés ». Aucun navire ne quitte ni n’accoste à Marseille sans la présence des agents de la PAF, garants d’un respect strict des règles d’entrée et de sortie du territoire.