Pour comprendre l’origine du problème, il est important de revenir sur la dépréciation du dinar algérien au fil des ans. La monnaie nationale a considérablement perdu de sa valeur face aux principales devises étrangères, telles que l’euro et le dollar, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des Algériens, en particulier lorsqu’ils voyagent à l’étranger. Le montant de 15.000 dinars, autrefois pertinent, ne permet aujourd’hui même pas de couvrir une nuit dans un hôtel de gamme moyenne en Europe, sans parler des autres frais tels que le transport, la nourriture ou les activités touristiques. Cette situation a poussé de nombreux Algériens à recourir au marché parallèle des devises pour pallier cette insuffisance. Bien que ce marché informel soit illégal, il constitue souvent la seule option viable pour ceux qui souhaitent voyager, exacerbant ainsi les dysfonctionnements économiques du pays et renforçant l’économie souterraine.
L’augmentation de l’allocation touristique est donc devenue une revendication pressante. Les citoyens, les économistes, et les professionnels du tourisme sont unanimes : il est urgent de réévaluer ce montant pour l’adapter aux réalités économiques actuelles. Ce besoin de réforme a trouvé un écho dans la campagne électorale pour les présidentielles de septembre 2024.
Le candidat du Front des Forces Socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a ainsi fait de l’augmentation de l’allocation touristique une promesse phare de sa campagne. Il propose de la porter à 1.000 euros, soit plus de 148.000 dinars au taux de change officiel actuel. Une telle mesure représenterait une augmentation significative, permettant aux Algériens de voyager plus sereinement à l’étranger.
Cependant, Youcef Aouchiche ne s’arrête pas à cette promesse. Il propose une réforme globale du système de change en Algérie. Il envisage la création d’agences de change officielles à travers le pays pour offrir une alternative fiable et transparente au marché noir. En parallèle, il préconise l’adoption d’un taux de change plus flexible, voire flottant, afin de mieux refléter l’offre et la demande sur le marché officiel et de réduire l’écart avec les taux pratiqués dans l’informel. Une telle approche pourrait non seulement faciliter les voyages à l’étranger, mais aussi contribuer à stabiliser l’économie algérienne en diminuant les distorsions engendrées par le marché informel des devises.
En outre, le candidat du FFS envisage de durcir les contrôles et les sanctions à l’encontre des acteurs du marché informel, avec des mesures telles que des amendes, la confiscation de devises, et d’autres sanctions sévères. L’objectif est de décourager les transactions illégales et d’inciter les citoyens à utiliser les circuits officiels pour leurs opérations en devises.
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