Devises en Algérie : Tebboune met fin aux fonctions d’un ministre (Officiel)

Tebboune instance africaine Azerbaidjan Airlines Samia Suluhu Hassan

Le président Abdelmadjid Tebboune a surpris l’opinion publique ce dimanche en procédant à un remaniement ministériel inattendu, marquant un tournant dans la gestion des finances et de l’industrie pharmaceutique en Algérie.

Par décret présidentiel, Tebboune a mis fin aux fonctions de Laziz Faid, ministre des Finances, et de Fouad Hadji, ministre délégué chargé de la production pharmaceutique. Un communiqué officiel de la présidence a rapidement suivi, annonçant la nomination de leurs successeurs : Abdelkarim Bouzard au ministère des Finances et Wassim Gouidri au ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ce changement, bien que non explicitement justifié par les autorités, intervient dans un contexte économique délicat, où la question des devises et l’approvisionnement en médicaments sont au cœur des préoccupations.

Le départ de Laziz Faid, figure clé de la politique économique du gouvernement, soulève des interrogations. Arrivé en poste avec l’ambition de moderniser le système financier algérien, il devait notamment travailler à la restructuration du secteur bancaire et le lancement des bureaux de change officiels. Or, malgré les réformes annoncées, la situation économique du pays demeure marquée par des tensions sur le marché de change, avec des taux de change exorbitants. Le marché informel des devises continue de prospérer, tandis que la Banque d’Algérie peine à instaurer des mécanismes efficaces pour stabiliser le dinar. Certains observateurs estiment que la lenteur des réformes et l’incapacité à freiner la fuite des capitaux ont joué un rôle dans cette éviction soudaine.

Son successeur, Abdelkarim Bouzard, hérite donc d’un dossier sensible. Ce dernier, dont le parcours est peu médiatisé, devra s’attaquer à plusieurs défis majeurs : renforcer la transparence du système bancaire, faciliter l’accès aux financements pour les entreprises locales et instaurer des mesures efficaces pour encadrer le marché des devises. Une de ses priorités pourrait être l’accélération de la digitalisation du secteur financier, un chantier maintes fois évoqué mais dont les avancées restent limitées. Dans un pays où le recours au cash domine encore largement les transactions, la modernisation des outils bancaires et le développement de solutions numériques adaptées sont perçus comme des leviers essentiels pour redynamiser l’économie nationale.

Du côté de l’industrie pharmaceutique, le remplacement de Fouad Hadji intervient dans un contexte marqué par des pénuries récurrentes de médicaments et des critiques croissantes sur la gestion du secteur. L’Algérie, qui ambitionne de réduire sa dépendance aux importations, peine encore à assurer une production locale suffisante pour couvrir les besoins de sa population. Wassim Gouidri, son remplaçant, devra relever un défi de taille : restructurer la chaîne de production pharmaceutique et encourager les investissements dans ce secteur stratégique. L’une de ses premières missions consistera sans doute à renforcer les partenariats avec les entreprises locales et internationales afin d’accélérer la fabrication de médicaments essentiels sur le sol algérien.

Ce remaniement ministériel, bien que ciblé, illustre la volonté du président Tebboune d’insuffler un nouveau dynamisme à la politique économique du pays. Face à des défis croissants, notamment la nécessité de diversifier l’économie encore largement tributaire des hydrocarbures, l’Algérie se doit d’adopter des réformes efficaces pour relancer la croissance et rassurer les investisseurs. Si l’éviction de Laaziz Faid et Fouad Hadji traduit une insatisfaction quant aux performances de leurs ministères respectifs, elle met aussi en lumière l’urgence d’adopter une approche plus pragmatique et proactive.

Pour les citoyens, ces changements actés par Tebboune suscitent autant d’attentes que d’incertitudes. Beaucoup espèrent voir des mesures concrètes rapidement mises en place, notamment sur la question des devises, où l’instabilité du dinar continue d’affecter les voyageurs algériens. De même, la problématique des médicaments, qui touche directement la vie quotidienne des Algériens, exige une action immédiate et efficace. L’arrivée de nouveaux visages à la tête de ces ministères clés sera scrutée de près, et les prochains mois seront déterminants pour juger de l’impact réel de ces nominations sur l’économie nationale.

Lire également :

Dinar, billets en Algérie : une Algérienne de France raconte sa « drôle de mésaventure »

L’Allocation touristique à 750 euros disponible dans 4 bureaux de change

Passagers algériens humiliés à Roissy et à Orly : la France réplique