La dynamique du secteur maritime algérien est en pleine mutation avec l’annonce de la société Madar Maritime, filiale de la holding Madar, qui a officiellement lancé un appel d’offres national et international pour l’acquisition de 2 100 conteneurs de différentes tailles. Cette décision s’inscrit dans une stratégie globale de renforcement de la flotte maritime nationale et de réduction de la dépendance aux compagnies étrangères. Derrière cet investissement d’envergure, un objectif majeur se dessine : économiser pas moins de 20 millions de dollars chaque semaine en limitant les coûts liés au transport maritime assuré par des opérateurs internationaux.
L’acquisition de ces conteneurs permettra d’optimiser les échanges commerciaux et de favoriser une meilleure autonomie logistique. Madar Maritime a précisé que cet appel d’offres se compose de quatre lots distincts, visant à répondre aux divers besoins du marché. Il s’agit notamment de 1 036 conteneurs TEU standards de 20 pieds, de 900 conteneurs FEU de 40 pieds, d’un modèle réfrigéré équipé d’un système de refroidissement électrique, ainsi que de 200 conteneurs Reefer destinés au transport de denrées périssables. Une fois ces équipements intégrés à la flotte, le transport des marchandises sera considérablement fluidifié, réduisant ainsi les délais et les coûts d’acheminement des biens importés et exportés.
Cet appel d’offres représente une nouvelle étape pour la société qui, en novembre dernier, avait déjà franchi un cap décisif avec l’achat de deux navires. Fondée en août 2024 avec un capital de 4 milliards de dinars, Madar Maritime ambitionne de devenir un acteur incontournable du transport maritime en Algérie et de contribuer activement à la croissance économique du pays. Grâce à cette initiative, la société entend non seulement favoriser une indépendance logistique accrue, mais aussi accroître les exportations nationales en optimisant le transport des produits locaux vers l’étranger.
L’Algérie va économiser 20 millions de dollars : les explications d’un spécialiste
Rachid Hadj Heni, expert en logistique et transport international, a expliqué à Echourouk que cette orientation stratégique pourrait être un véritable tournant pour l’économie nationale. Selon lui, les 20 millions de dollars économisés chaque semaine correspondent aux montants colossaux versés aux compagnies étrangères pour le transport des marchandises. En rapatriant ces opérations sous pavillon algérien, le pays pourra mieux maîtriser ses flux financiers et alléger son déficit commercial. De plus, cette évolution permettra aux entreprises locales d’accéder à des services maritimes plus compétitifs, tout en garantissant une meilleure fiabilité des livraisons.
L’ouverture de cet appel d’offres marque aussi une volonté politique claire de renforcer la souveraineté maritime de l’Algérie. Pendant des années, le marché du transport maritime a été dominé par des compagnies étrangères, imposant leurs conditions et leurs tarifs. Avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs nationaux, la donne pourrait changer rapidement. L’État a d’ailleurs prévu plusieurs incitations, notamment l’exonération de la TVA sur les acquisitions de conteneurs et de navires, afin de rendre le secteur plus attractif pour les investisseurs algériens.
Les entreprises intéressées par l’appel d’offres de Madar Maritime ont jusqu’au 27 avril 2025 pour soumettre leurs propositions via le site officiel de la société. L’ouverture des plis aura lieu le jour même, signe d’une volonté d’accélérer le processus pour une mise en service rapide des nouveaux équipements. L’objectif est clair : moderniser le secteur du transport maritime et réduire la dépendance aux prestataires étrangers.
Ce projet, s’il est mené à bien, pourrait non seulement favoriser une économie substantielle en devises, de pas moins de 20 millions de dollars par semaine, mais aussi contribuer à l’amélioration des infrastructures logistiques du pays. L’acquisition de ces conteneurs, combinée aux nouveaux navires récemment intégrés à la flotte nationale, devrait permettre à l’Algérie de franchir un cap décisif dans sa quête d’autonomie maritime. Cette transformation progressive du secteur pourrait bien marquer un tournant dans les relations commerciales du pays, en lui offrant les moyens de mieux contrôler ses flux de marchandises et de s’affirmer comme un acteur clé du transport en Afrique du Nord.
L’annonce de cet investissement stratégique est perçue comme un signal fort envoyé aux opérateurs économiques nationaux et internationaux. La volonté d’assurer une gestion locale du transport maritime s’inscrit dans une logique de développement durable et de renforcement de la compétitivité nationale. Alors que l’Algérie s’efforce d’améliorer son attractivité économique, cette initiative démontre l’engagement des autorités à privilégier les solutions locales et à tirer parti des atouts maritimes du pays.
Dans un contexte où l’économie mondiale est soumise à de nombreuses fluctuations, la capacité d’un pays à maîtriser ses infrastructures de transport devient un enjeu majeur. Pour l’Algérie, réduire sa dépendance aux compagnies étrangères tout en réalisant des économies substantielles en devises représente un pari ambitieux, mais nécessaire. Si cette stratégie se poursuit sur le long terme, elle pourrait non seulement garantir une meilleure stabilité financière, mais aussi ouvrir la voie à un développement industriel et commercial plus soutenu.
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