Le marché parallèle des devises en Algérie reste un sujet sensible et crucial dans le contexte économique actuel, mettant en évidence les défis auxquels le pays fait face. La stagnation récente de l’euro sur ce marché illégal ne fait qu’accentuer les préoccupations. Ce vendredi 24 janvier 2025, l’euro s’échange à 253 dinars à l’achat et 255 dinars à la vente, des taux identiques à ceux observés deux jours auparavant. Cet écart significatif avec le taux officiel, fixé à environ 141 dinars par la Banque d’Algérie, illustre les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les circuits formels et informels.
Le marché noir prospère dans un contexte de restrictions strictes sur les devises disponibles dans les banques algériennes. Les citoyens, confrontés à une allocation touristique encore jugée insuffisante malgré son relèvement à 750 euros annuels, se tournent vers des solutions alternatives pour répondre à leurs besoins. Que ce soit pour financer des voyages, épargner, ou réaliser des transactions commerciales, le recours au marché parallèle reste incontournable pour bon nombre d’Algériens. Parallèlement, d’autres devises comme la livre sterling et le dollar américain affichent également des taux élevés, respectivement 299 dinars et 247 dinars à la vente, traduisant la volatilité et la tension sur ce marché.
L’insuffisance des mesures gouvernementales pour contrer cette économie parallèle alimente la dépendance des citoyens et des entreprises à ces circuits informels. L’allocation touristique majorée à 750 euros et le plafond annuel de devises emportées à 7 500 euros restent loin de répondre à la réalité des besoins des voyageurs et des acteurs économiques. En conséquence, l’écart entre les taux officiels et les taux parallèles ne cesse de se creuser, consolidant l’existence d’un marché noir difficile à éradiquer.
Les importateurs, exportateurs et autres opérateurs économiques contribuent également à l’intensification de ces échanges informels. Ils doivent composer avec un dinar algérien en constante dépréciation, qui reflète la perte de confiance dans l’économie nationale. Cette situation exacerbe les inégalités et pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des citoyens. Les produits importés deviennent plus coûteux, et les voyages à l’étranger, déjà limités par des restrictions administratives, deviennent presque inaccessibles pour une grande partie de la population.
La livre sterling, bien qu’elle soit moins courante que l’euro ou le dollar, reste une monnaie recherchée pour sa stabilité. Ses taux, atteignant 299 dinars à la vente, illustrent l’ampleur des défis liés à la dévaluation du dinar. De son côté, le dollar canadien présente des taux plus modérés, oscillant entre 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente. Bien que moins prisé, il reflète lui aussi les déséquilibres sur le marché des devises en Algérie.
Cette situation met en lumière des faiblesses structurelles persistantes dans l’économie algérienne. Les restrictions bancaires, combinées à une offre limitée de devises et à des politiques monétaires insuffisamment adaptées, alimentent la croissance d’un marché noir dynamique. Celui-ci échappe en grande partie au contrôle des autorités, tout en devenant une composante essentielle pour de nombreux citoyens et acteurs économiques.
Les efforts déployés pour limiter l’expansion de ce marché informel, bien qu’importants, peinent à résoudre le problème de fond. La demande de devises étrangères reste trop forte par rapport à l’offre légale, alimentant un cercle vicieux difficile à briser. Les fluctuations de l’euro sur le marché noir en sont le symptôme visible, traduisant une instabilité qui fragilise l’économie nationale.
Le marché noir des devises en Algérie illustre ainsi les limites des politiques monétaires actuelles et les défis complexes liés à l’intégration économique du pays. Tant que l’écart entre les taux officiels et parallèles perdurera, ce phénomène continuera d’être une réalité incontournable. Il s’agit d’une problématique qui dépasse le simple cadre monétaire, touchant à la structure même de l’économie algérienne et à la vie quotidienne de ses citoyens. Une réforme en profondeur s’impose pour rétablir un équilibre et offrir une alternative légale et accessible aux besoins croissants en devises.
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