La diaspora algérienne bénéficie désormais d’un nouveau dispositif leur permettant de cotiser volontairement afin de prétendre à une retraite en Algérie. Cette mesure, qui facilite l’intégration des Algériens résidant à l’étranger dans le système national de sécurité sociale, a été récemment détaillée par Yahia Rassoul, Directeur de la modernisation et des systèmes d’information au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale.
Le responsable a révélé que pour bénéficier de prestations de sécurité sociale et de retraite en Algérie, les membres de la diaspora devront s’acquitter de cotisations mensuelles fixées à 60 000 dinars algériens, soit environ 400 euros au taux officiel actuel, établi à 149 dinars pour un euro. Cela représente un total annuel de 4832 euros, à régler selon un calendrier trimestriel, chaque versement étant exigible le mois suivant la fin de chaque trimestre. Autrement dit, il faudrait s’acquitter d’un montant équivalent à près de1200 euros par trimestre, dans le mois suivant la fin du trimestre.
Ce nouveau dispositif, qui permet à la diaspora algérienne de cotiser à distance pour leur retraite en Algérie, est le fruit d’un partenariat entre la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) et la Banque de développement local (BDL). Grâce à cet accord, les Algériens établis à l’étranger, y compris ceux vivant en France, peuvent désormais s’inscrire et effectuer leurs paiements via des cartes bancaires internationales de type Visa. Le processus est entièrement numérisé, depuis l’étape d’inscription jusqu’à l’activation de l’affiliation, ce qui assure une expérience fluide et accessible, même via un simple smartphone. Yahia Rassoul insiste sur le caractère pratique et simple de la procédure, soulignant que les souscripteurs pourront non seulement accéder à une future retraite en Algérie, mais aussi profiter des prestations d’assurance sociale, incluant la couverture maladie et maternité.
Pour entamer la démarche, les Algériens de la diaspora doivent se connecter au site officiel « teledeclaration.cnas.dz », un espace en ligne sécurisé mis à leur disposition. Ils y remplissent un formulaire en ligne, renseignent leurs informations personnelles, puis soumettent leur demande. Cette dernière est d’abord vérifiée par la CNAS, avant d’être transférée au consulat de leur pays de résidence. Une fois validée, la demande est automatiquement redirigée vers l’agence CNAS choisie par l’adhérent, qui reçoit alors un courriel contenant toutes les informations nécessaires pour accéder à son compte personnel. À travers cet espace en ligne, le cotisant peut ensuite déclarer son assiette et procéder au paiement de ses cotisations à l’aide de sa carte Visa.
Le montant de 60 000 dinars par mois équivaut à trois fois le salaire minimum garanti (SNMG) en Algérie. Cette exigence s’inscrit dans une logique de viabilité du système et d’équité entre les cotisants locaux et ceux de la diaspora. Pour la diaspora algérienne, notamment les ressortissants installés en France qui aspirent à retourner vivre leur retraite en Algérie, ce mécanisme constitue une opportunité concrète de réintégration dans le tissu social national. La retraite en Algérie devient ainsi un droit accessible à condition de respecter les obligations de cotisation. Ce dispositif vise également à permettre à la diaspora de bénéficier d’une protection sociale complète, qui couvre non seulement la retraite, mais également les soins médicaux et les congés liés à la maternité.
En facilitant les démarches administratives grâce à la numérisation et au paiement électronique, les autorités algériennes cherchent à renforcer les liens avec leur diaspora. La retraite en Algérie, longtemps perçue comme difficile à obtenir pour les Algériens établis à l’étranger, devient aujourd’hui une option réelle, structurée et sécurisée. Pour la diaspora, cela représente un moyen concret de préserver ses droits sociaux tout en continuant à vivre à l’étranger. L’initiative ouvre aussi la voie à une prise en charge médicale lors de séjours en Algérie, conditionnée à la régularité des cotisations.
Ce projet ambitieux, appuyé par une infrastructure numérique dédiée, reflète une volonté politique claire de rapprocher la diaspora de son pays d’origine. La retraite en Algérie, en contrepartie d’un effort financier défini, devient une possibilité accessible à tout Algérien de France ou d’ailleurs, à condition de s’inscrire, de déclarer ses revenus et de s’acquitter régulièrement des cotisations exigées. Ainsi, diaspora, retraite, Algérie forment désormais un triptyque cohérent, synonyme de continuité, de solidarité et de sécurité sociale entre le pays et ses enfants établis hors de ses frontières.