Diaspora, transferts d’argent : 18 milliards de dollars de perdus

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La diaspora algérienne représente une force considérable qui, selon le député Wahid Al Sidi Cheikh, pourrait devenir un levier majeur pour la croissance économique du pays. Avec environ 7 millions de membres vivant à travers le monde, cette communauté pourrait contribuer de manière significative à l’économie nationale. Cependant, comme le souligne le député, le volume des transferts d’argent effectués par les Algériens de l’étranger reste bien inférieur à celui de certains pays voisins, comme l’Égypte. Ce phénomène pose la question de l’exploitation des potentialités économiques de cette diaspora et du rôle qu’elle pourrait jouer pour remédier aux dysfonctionnements de l’économie nationale, notamment face au marché parallèle qui continue de prospérer.

Le transfert de fonds : un écart préoccupant avec l’Égypte

L’une des principales sources de richesse des pays en développement provient des transferts de fonds effectués par leurs citoyens vivant à l’étranger. En 2025, la diaspora égyptienne a transféré près de 36 milliards de dollars, une somme impressionnante qui reflète la place de l’Égypte dans le monde en termes de volume des envois de fonds. Comparativement, les transferts de fonds en Algérie se chiffrent à seulement 2 milliards de dollars, un écart qui semble révélateur de la sous-exploitation du potentiel de la diaspora algérienne.

Les transferts effectués par les Algériens de l’étranger sont essentiels pour soutenir les familles restées au pays, mais ces sommes restent bien en deçà des attentes. Le député Wahid Al Sidi Cheikh a mis en lumière ce décalage, regrettant que la diaspora algérienne, malgré sa taille et son importance, n’ait pas encore été en mesure de contribuer de manière significative à l’économie du pays via des investissements ou des projets productifs. Une part importante de ces fonds ne sert pas à soutenir les entreprises ou à financer des projets d’envergure, mais est plutôt utilisée pour la consommation courante des familles, ce qui ne génère pas de retombées directes sur l’économie nationale.

Le rôle des transferts dans l’économie nationale

Les transferts d’argent ont toujours joué un rôle important dans l’économie des pays en développement. Dans le cas de l’Algérie, ces envois de fonds sont particulièrement vitaux pour les familles algériennes, qui dépendent souvent de ces ressources pour subvenir à leurs besoins. Toutefois, pour que cette manne financière puisse réellement contribuer à la croissance du pays, il est nécessaire que le gouvernement mette en place des politiques visant à canaliser ces fonds dans des secteurs productifs et rentables.

L’Algérie dispose d’une diaspora bien implantée, notamment en France, en Espagne, en Italie et dans d’autres pays européens, qui pourrait devenir un acteur clé dans la modernisation et la diversification de l’économie algérienne. Si ces fonds pouvaient être orientés vers des investissements dans des secteurs comme l’agriculture, l’industrie ou les nouvelles technologies, cela pourrait permettre de stimuler l’emploi et de renforcer la compétitivité du pays sur la scène internationale.

Le marché parallèle : une fuite de richesse

Une autre réalité inquiétante soulevée par le député est la part importante des fonds qui ne passent pas par les canaux officiels. Selon lui, près de 18 milliards de dollars sont détournés vers le marché parallèle chaque année, un chiffre colossal qui met en lumière les failles du système économique et financier algérien. Le marché parallèle, également connu sous le nom de marché noir, englobe les transactions économiques qui échappent aux contrôles et à la régulation de l’État, notamment les échanges de devises et les importations non déclarées.

Le marché parallèle a des effets dévastateurs sur l’économie, car il réduit les recettes fiscales de l’État, ce qui empêche l’investissement dans les infrastructures et les services publics. De plus, il entretient une économie informelle qui échappe à toute régulation et encourage la spéculation, l’instabilité des prix et la fuite des capitaux.

Pour contrer cette tendance, il est essentiel que l’État mette en place des réformes structurelles pour encourager les Algériens à recourir aux canaux financiers officiels. Cela pourrait inclure la simplification des procédures pour les transferts d’argent, la mise en place de mesures incitatives pour encourager les investissements et la promotion de la transparence financière.