Dinar : une nouvelle directive de la Banque d’Algérie change la donne

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Le dinar, au cœur des préoccupations économiques en Algérie, vient d’être impacté par une nouvelle directive réglementaire émise par la Banque d’Algérie, publiée dans le Journal officiel n°34 du 4 juin 2025. Cette mesure introduit un mécanisme d’apport de liquidité d’urgence destiné aux banques de l’Algérie faisant face à des difficultés passagères, renforçant ainsi la stabilité du système bancaire sans compromettre la souveraineté financière nationale. La Banque d’Algérie, gardienne de l’équilibre monétaire, intervient désormais avec des critères clairs et structurés pour appuyer les établissements en tension, tout en préservant l’intégrité du dinar et la robustesse des engagements financiers.

Selon le texte signé par le gouverneur Salah Eddine Taleb, ce nouveau règlement vise à établir les conditions et modalités précises permettant à une banque opérant en Algérie d’accéder à une aide financière d’urgence, à condition qu’elle soit jugée solvable et viable. Ainsi, la banque concernée par cette assistance devra démontrer, face à la Banque d’Algérie, qu’elle peut maintenir ou rétablir rapidement ses ratios de solvabilité et continuer, à long terme, à assurer une rentabilité suffisante. Cette exigence, intégrée dans la stratégie globale de la Banque d’Algérie, vise à protéger le dinar contre tout affaiblissement systémique provoqué par une instabilité bancaire prolongée.

L’intervention de la Banque d’Algérie dans ce contexte ne se fait pas à la légère. Elle est décidée par le Conseil monétaire et bancaire, lequel examine chaque dossier soumis par les banques demandeuses. L’apport de liquidité est ainsi destiné exclusivement à des établissements remplissant les critères définis, et peut être octroyé même en cas d’incertitude sur la solvabilité, à condition que l’État garantisse l’opération. Le rôle de la Banque d’Algérie ici est double : sécuriser les dépôts des citoyens, préserver la valeur du dinar, et maintenir la fluidité des échanges dans un climat économique exigeant.

Concrètement, une banque opérant en Algérie ne pourra solliciter cette aide qu’après avoir exploré toutes les autres sources de financement disponibles, y compris les fonds propres de ses actionnaires, les prêts interbancaires et les mécanismes classiques de refinancement offerts par la Banque d’Algérie. Si ces pistes échouent, elle devra alors soumettre un plan d’action crédible, incluant des mesures correctives détaillées, ainsi qu’un plan de financement visant à restaurer une liquidité stable dans les délais impartis. Cette exigence traduit l’intention de la Banque d’Algérie de responsabiliser les établissements bénéficiaires tout en protégeant la résilience du dinar et du système financier de l’Algérie.

Le montant de cet apport d’urgence sera fixé sur la base d’estimations précises des flux nets de liquidités de la banque concernée. Ce mécanisme est encadré par une convention spécifique, signée entre la Banque d’Algérie et la banque bénéficiaire, dont la durée initiale ne peut dépasser six mois, renouvelable une seule fois, sous conditions. Les opérations de tirage de fonds sont encadrées par une durée de un à trente jours, renouvelées tacitement dans la limite de la convention en cours.

Dans les cas où la solvabilité d’une banque algérienne pose question, la Banque d’Algérie exigera une garantie explicite de l’État avant de mobiliser les fonds. Cette garantie ne dispense toutefois pas la banque concernée de mettre à disposition des effets appropriés en garantie. Cette prudence démontre à quel point la Banque d’Algérie tient à ne pas exposer inutilement les finances publiques, tout en offrant un filet de sécurité destiné à maintenir la valeur du dinar et la confiance dans le système bancaire de l’Algérie.

La directive inclut également une adaptation aux institutions pratiquant la finance islamique. La Banque d’Algérie prévoit des ajustements spécifiques, tout en informant régulièrement le ministère des Finances de toutes les opérations de soutien engagées. Cette coordination étroite entre les organes monétaires et fiscaux garantit une gestion proactive et prévisible de la stabilité financière en Algérie, tout en veillant à la crédibilité du dinar.

Par cette initiative, la Banque d’Algérie entend renforcer la résilience du secteur bancaire, soutenir la valeur du dinar, et garantir que les banques en Algérie disposent d’un cadre structuré pour faire face aux chocs de liquidité, sans fragiliser l’ensemble de l’économie nationale.