Draa El Mizan frappée par un nouveau glissement de terrain d’une violence inédite (Photos)

glissement de terrain Draa El Mizan

Un nouveau glissement de terrain s’est produit dans la commune de Draa El Mizan, au niveau de la cité EPLF, causant une vive inquiétude parmi les habitants. Ce glissement d’une rare intensité est survenu hier, et selon les premières observations sur place, il serait lié à des travaux de construction en cours pour l’édification d’un immeuble. Le phénomène, brutal et inattendu, a de nouveau mis en lumière la vulnérabilité de certaines zones de Draa El Mizan face aux mouvements de sol, d’autant plus que la commune avait déjà été touchée récemment par un autre glissement de terrain, mais dans une zone totalement différente.

Le wali de Tizi Ouzou, Aboubakr Essedik Bousetta, s’est déplacé en urgence dans la soirée sur les lieux du sinistre à Draa El Mizan, pour constater les dégâts et coordonner les premières mesures de sécurité. Ce déplacement intervient dans un contexte tendu, marqué par une répétition inquiétante de ce type de catastrophe dans la région. Toutefois, il est essentiel de rappeler que le précédent glissement de terrain, enregistré en février 2025, avait frappé le village Ouled Aïssa, situé à quelques kilomètres du centre ville de Draa El Mizan mais distinct de la cité EPLF, aujourd’hui touchée à son tour. Les deux glissements, bien que rapprochés dans le temps, concernent donc deux zones totalement différentes.

En février, le glissement survenu à Ouled Aïssa avait provoqué l’évacuation d’habitants, endommagé plusieurs maisons, déformé des routes et mis en péril des pylônes électriques. À cette époque, Ahcene Benameur, président du comité de village, avait indiqué que cinq familles avaient été prises en charge par les services de la daïra et de l’APC, tandis que d’autres s’étaient réfugiées chez des proches. Ce glissement de terrain avait commencé en pleine journée, provoquant la panique et des dégâts visibles sur le bâti. Il avait également compromis une portion de la nouvelle pénétrante menant à l’autoroute Est-Ouest, alourdissant l’impact sur les infrastructures régionales.

Hier, le scénario s’est en partie répété, mais cette fois à la cité EPLF, secteur résidentiel de Draa El Mizan. Le glissement de terrain s’est produit à proximité immédiate d’un chantier de construction, ce qui fait redouter une aggravation des conditions géologiques due à l’activité humaine. Plusieurs témoins affirment que le terrain avait montré des signes d’instabilité depuis quelques semaines. Le phénomène a déclenché une réaction immédiate des autorités. Le wali de Tizi Ouzou a donné instruction d’évaluer rapidement les risques, de sécuriser les lieux et de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger les habitants et leurs biens.

La répétition des glissements de terrain à Draa El Mizan, dans deux zones différentes, souligne un problème plus large lié à l’aménagement urbain, au suivi des sols et à la prévention des risques naturels. À Ouled Aïssa, les dégâts constatés par la délégation de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) avaient déjà soulevé l’hypothèse d’une fragilité structurelle du sol, aggravée par les conditions climatiques et le manque d’encadrement dans les constructions. Cette délégation avait recommandé une classification de Ouled Aïssa comme zone sinistrée, mesure encore en discussion.

Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire s’est également impliqué, en envoyant une mission composée de hauts responsables pour évaluer les conséquences du glissement de février. À présent, avec ce nouveau glissement enregistré dans un autre secteur de Draa El Mizan, l’urgence se confirme. Il devient impératif de cartographier les zones à risques, de contrôler les projets immobiliers en cours et d’instaurer des mécanismes de prévention plus rigoureux.

Les habitants de Draa El Mizan vivent désormais dans l’appréhension, partagés entre l’inquiétude pour leur sécurité et la peur de nouveaux glissements imprévus. À la cité EPLF comme à Ouled Aïssa, les glissements de terrain ont bouleversé le quotidien de dizaines de familles, démontrant que la stabilité du sol ne peut plus être tenue pour acquise. Ce nouvel épisode douloureux rappelle la nécessité d’une vigilance accrue, d’un contrôle strict des travaux en zone sensible, et d’une solidarité forte envers les sinistrés.