« Du jamais vu » : la France s’en prend à Sonatrach

Sonatrach Algérie France

C’est au port de Marseille que s’est déroulé un épisode pour le moins inhabituel, mettant en lumière des tensions sous-jacentes entre la France et le groupe pétro-gazier algérien Sonatrach. Le mardi 20 mai, deux navires appartenant à Sonatrach, chargés respectivement de GNL et de GPL, ont simultanément reçu une notification de contrôle. Une telle double notification, sur deux unités de la même entreprise, au même moment et dans le même port, est qualifiée de « du jamais vu » par des sources proches du dossier.

Cet événement a immédiatement attiré l’attention des observateurs du secteur énergétique, tant les relations entre la France et l’Algérie dans ce domaine sont sensibles et stratégiques. L’intervention n’a pas tardé à susciter la surprise, voire l’indignation, du côté algérien. Comme l’a rapporté la chaîne publique ALG24, « Mardi 20 mai, les équipages de deux navires de Sonatrach transportant du GNL et du GPL ont reçu une notification de contrôle simultané des deux navires. C’est du jamais vu. »

Mais l’affaire prend un tournant encore plus étrange deux jours plus tard. « Puis, comme par magie, une notification de contrôle que pour un seul bateau, en date de jeudi 22 mai à 13h00. L’équipage dudit bateau a attendu jusqu’à 15h00 mais il n’y a eu aucun contrôle. Sonatrach a notifié que son bateau allait prendre le large puisqu’aucun contrôle n’a eu lieu. » L’incertitude dans la gestion de ces contrôles, et le flou entourant les décisions prises sur le quai du port de Marseille, soulève de nombreuses interrogations.

L’incident n’a pas tardé à prendre une dimension politique. La chaîne ALG24 affirme clairement : « Le but de cette manœuvre est de torpiller les relations énergétiques entre l’Algérie et la France. Cette provocation a eu lieu sans que les plus hautes autorités françaises n’aient été mises au courant. L’Algérie ne cédera jamais à ces provocations car l’Algérie fait la différence entre le peuple français et ceux qui poussent au pire. » Ces mots traduisent une volonté de garder un ton mesuré tout en dénonçant ce qui est perçu comme une provocation ciblée.

Dans un contexte de forte interdépendance énergétique, le moindre accroc entre la France et Sonatrach peut avoir des répercussions. La stabilité des livraisons de gaz liquéfié, notamment via les installations de Sonatrach, est cruciale pour l’équilibre du réseau français, et plus largement européen. Ce type d’incident, survenu dans le principal port français, à savoir Marseille, pourrait être interprété par Alger comme un signal hostile.

L’intervention simultanée sur deux navires de Sonatrach au port de Marseille, puis l’annulation inexpliquée du contrôle sur l’un d’eux, tout cela alimente la suspicion. Car Sonatrach, qui représente un fournisseur de premier plan, notamment pour la France, agit dans un cadre logistique particulièrement rigoureux. Voir ses navires ainsi immobilisés, sans justification claire, crée un malaise. Ce genre d’événement, même ponctuel, pourrait inciter Sonatrach à réévaluer ses conditions de collaboration avec les terminaux français.

Il devient alors nécessaire, du côté de la France, de clarifier les raisons d’une telle démarche. Car la répétition d’actes semblables, même isolés, pourrait détériorer les fondements de la relation entre la France et Sonatrach. En visant des navires de cette société à Marseille, ce n’est pas seulement une cargaison qui est en jeu, mais la solidité d’un partenariat énergétique construit sur plusieurs décennies.