Le Fonds monétaire international (FMI) a salué les avancées enregistrées par l’Algérie dans le cadre de sa stratégie de diversification économique, en soulignant à plusieurs reprises que l’Algérie est « sur la bonne voie ».
À l’occasion d’une conférence de presse tenue à Alger, le chef de mission du FMI en Algérie, Charalambos Tsangarides, a exprimé son appréciation quant aux réformes engagées par les autorités algériennes. Selon lui, les efforts visant à améliorer le climat des affaires, stimuler l’investissement privé et moderniser la gestion économique du pays méritent d’être salués. L’implication du FMI dans l’évaluation des politiques publiques de l’Algérie permet de mesurer les progrès réalisés, notamment grâce à des outils mis en place pour favoriser l’investissement, comme le guichet unique pour l’accès au foncier. Ces réformes s’inscrivent dans une dynamique plus large où le FMI, l’Algérie et les investisseurs privés convergent vers une vision économique fondée sur la croissance durable.
Le FMI n’a pas manqué de relever l’importance de certaines mesures récentes, telles que la promotion du commerce en ligne ou l’harmonisation des exportations avec les standards internationaux. Ces actions concrètes montrent que l’Algérie s’engage de manière structurée à sortir d’un modèle économique longtemps centré sur les hydrocarbures. Dans ce contexte, le FMI a également mis l’accent sur un fait marquant : l’absence d’endettement extérieur de l’Algérie. Ce facteur distingue l’Algérie de nombreux autres pays, selon le FMI, et constitue un atout de taille dans la gestion de sa souveraineté économique.
Les efforts du gouvernement algérien pour moderniser son cadre monétaire et bancaire ont également retenu l’attention du FMI. Depuis la promulgation en 2023 de la nouvelle loi monétaire, l’Algérie a renforcé ses capacités de prévision macroéconomique et a amélioré la gestion de sa liquidité. Le FMI note, à ce titre, que l’Algérie fait preuve d’une discipline budgétaire encourageante. À cela s’ajoute la mise en œuvre de réformes dans la gouvernance, notamment dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’Algérie, sous l’œil attentif du FMI, semble avancer avec méthode et transparence, dans le but de renforcer la confiance des institutions internationales.
Toujours selon les déclarations du chef de mission du FMI, l’application de la loi organique budgétaire de 2018 a également généré des résultats positifs. Une unité spéciale au sein du ministère des Finances a été mise en place pour superviser les entreprises publiques, ce qui permet un meilleur encadrement des risques budgétaires. À travers cette architecture de gouvernance, l’Algérie vise un usage plus efficace de ses ressources. C’est un autre point souligné par le FMI, preuve que les réformes prennent corps dans les institutions.
Sur le plan de l’activité économique proprement dite, les chiffres témoignent d’un dynamisme certain. L’économie algérienne a enregistré une croissance de 3,6 % en 2024, soutenue en particulier par les secteurs hors hydrocarbures, qui ont progressé de 4,2 %. Le FMI a relevé que ces secteurs continuent à jouer un rôle moteur dans l’économie, confirmant que l’Algérie mise désormais sur une structure productive plus équilibrée. Cette tendance positive devrait se maintenir en 2025, en partie grâce à la reprise de la production d’hydrocarbures liée à l’allègement des quotas décidés par l’Opep+.
Les perspectives globales demeurent encourageantes, d’après le FMI. L’institution prévoit une croissance stable à court terme, malgré un contexte international marqué par des incertitudes. D’un point de vue financier, les réserves de change de l’Algérie s’élevaient à 67,8 milliards de dollars fin 2024, de quoi couvrir 14 mois d’importations. Cette situation traduit une certaine résilience économique, renforcée par une nette baisse de l’inflation, passée de 9,3 % en 2023 à 4,1 % en 2024. Le FMI explique ce recul par une moindre augmentation des prix alimentaires, tout en anticipant une inflation modérée en 2025.
Ainsi, l’évaluation du FMI sur l’Algérie révèle une convergence de signaux positifs, tant sur le plan structurel que conjoncturel. Si le chemin vers une diversification complète est encore long, les réformes entreprises placent l’Algérie, selon le FMI, dans une dynamique sérieuse, progressive et constructive. Le FMI considère donc que l’Algérie est effectivement sur « la bonne voie », et que son modèle économique évolue avec des bases plus solides, en phase avec les standards internationaux.