Nella Délice, une pâte à tartiner algérienne, connaît actuellement un véritable succès en France, une réussite d’autant plus marquante que son prédécesseur, El Mordjene, a été interdit sur le territoire français. Grâce à une stratégie astucieuse et à une excellente compréhension des défis réglementaires, Nella Délice a su contourner les obstacles qui avaient mis fin à la distribution d’El Mordjene. Le responsable de la marque a d’ailleurs expliqué comment ce succès a été rendu possible.
Tout a commencé lorsque la pâte à tartiner El Mordjene a été interdite en France en raison des restrictions douanières imposées aux produits contenant du lait en provenance d’Algérie. C’est à ce moment-là que l’équipe de Nella Délice a pris une décision importante. Selon le responsable de la marque, « on est allés voir le plus grand laboratoire au monde, on leur a donné notre recette et on a fait des tests clients ». Cela a permis de perfectionner le produit pour répondre aux normes internationales, tout en conservant l’essence même de la recette algérienne.
Mais l’un des obstacles majeurs reste la législation européenne. Comme le souligne le responsable de la marque, « si j’avais sorti le produit d’Algérie, la douane française l’aurait bloqué comme elle avait fait avec El Mordjene, car contenant du lait et l’Algérie n’est pas autorisée à exporter vers l’Europe des produits contenant du lait ». Face à cette difficulté, il a fallu trouver une solution innovante. La réponse a été de produire le produit en Turquie, un pays qui bénéficie de bonnes relations commerciales avec l’Algérie et qui permet l’exportation de produits contenant du lait vers l’Union européenne. Le responsable de Nella Délice explique ainsi : « on a donc dû trouver un pays de l’Union européenne ou un pays tiers pouvant exporter des produits contenant du lait vers l’UE, on a ainsi jeté notre dévolu sur la Turquie ».
La Turquie, en tant que plus grand producteur de noisettes au monde, représentait un choix stratégique pour la fabrication de la pâte à tartiner. « La Turquie qui est le plus gros producteur de noisettes au monde et qui a de bonnes relations commerciales avec l’Algérie nous a facilité la tâche », indique-t-il. Ce partenariat avec une usine turque a permis à Nella Délice de produire le produit tout en respectant les normes européennes et en évitant les obstacles douaniers.
Bien que le produit soit fabriqué en Turquie, il conserve son identité algérienne. « La recette est algérienne, la marque est algérienne, le distributeur est algérien et le packaging est algérien », affirme fièrement le responsable de Nella Délice. Le packaging, d’ailleurs, est entièrement conçu à Khenchela, en Algérie. Le produit arbore la mention « recette algérienne » sur ses pots, un choix délibéré pour souligner l’origine du produit. « C’est écrit recette algérienne, car c’est moi-même, algérien, qui l’ai faite », précise-t-il.
Ce choix d’inscrire « Turquie » sur les pots a été dicté par les exigences douanières. « Pourquoi on a écrit Turquie sur le pot ? Parce que, si on avait mentionné l’Algérie, la douane française l’aurait bloqué », explique-t-il. Cette décision a permis à Nella Délice de surmonter les difficultés administratives tout en préservant son identité algérienne.
Le succès de Nella Délice en France repose sur cette capacité à s’adapter tout en restant fidèle à ses racines. En combinant la recette algérienne avec des procédés de fabrication respectant les normes européennes, la marque a su séduire le marché français, tout en écartant les pièges réglementaires. « On a écrit Turquie sur le pot pour éviter les problèmes douaniers, mais tout le reste, la recette, la marque, et le packaging, tout ça, c’est 100 % algérien », insiste le responsable.
Cette approche montre comment les entreprises algériennes peuvent se diversifier et conquérir de nouveaux marchés tout en contournant les obstacles réglementaires. Nella Délice devient ainsi un modèle de résilience et d’ingéniosité, prouvant qu’il est possible de dribbler les restrictions tout en conservant une identité forte et un produit de qualité.
Lire également :
Voyage, aéroport d’Alger : « un avis de débit bancaire est désormais obligatoire »
Passeport algérien : les Algériens du Canada lancent un cri de détresse à Tebboune
Griller un Stop en Algérie va désormais coûter 15 millions ?