Embouteillages sur les routes : l’Algérie prend une décision historique

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Face aux embouteillages qui paralysent régulièrement la circulation dans de nombreuses wilayas, l’Algérie vient d’enclencher un tournant stratégique en matière de mobilité. Le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base, dirigé par M. Lakhdar Rekhroukh, a officiellement annoncé devant l’Assemblée populaire nationale le lancement d’une étude nationale d’envergure, une première du genre, destinée à diagnostiquer les véritables besoins du pays en matière de dédoublement des voies.

Il ne s’agit plus seulement de construire, mais de construire intelligemment pour mettre un terme au phénomène d’embouteillage en Algérie. L’objectif est de hiérarchiser les projets selon leur urgence, leur impact et leur faisabilité, à travers une cartographie technique établie sur des critères précis, comme la densité du trafic, les impératifs de sécurité routière et les retombées économiques locales. Cette nouvelle approche vise également à instaurer une rigueur budgétaire en orientant les investissements là où ils sont réellement nécessaires. Pour cela, le ministre a révélé que certains projets en cours dans diverses wilayas ont été momentanément déprogrammés, dans l’attente d’une réévaluation à la lumière des résultats de cette étude et de nouvelles allocations budgétaires prévues par la loi des Finances de l’année prochaine.

Dans certaines régions, les travaux n’ont toutefois pas attendu cette réorganisation nationale. À Tébessa, deux axes stratégiques, la RN10 et la RN16, font déjà l’objet d’un vaste projet de dédoublement sur un linéaire total de 68 kilomètres. La modernisation de la RN88, quant à elle, a atteint un taux d’avancement impressionnant de 80%, avec une livraison envisagée avant la fin du mois de juin 2025. Bordj Bou Arréridj n’est pas en reste, puisque le premier tronçon du dédoublement de la RN76 sera livré dès le mois d’octobre prochain, tandis que la suite du projet dépendra, elle aussi, des résultats de l’étude nationale. À Sétif, une étude technique complète a déjà été menée pour le dédoublement de la rocade sud d’El Eulma sur une distance de 10 kilomètres, un chantier dont le coût a été estimé à 2,5 milliards de dinars. Ces exemples illustrent la volonté du gouvernement de ne pas interrompre totalement les dynamiques locales, tout en préparant une planification plus cohérente à l’échelle nationale.

L’Algérie dispose aujourd’hui d’un réseau routier de plus de 141 500 kilomètres, dont 8 900 kilomètres sont constitués de routes express et d’autoroutes. Ce maillage comprend également pas moins de 11 500 ponts et 48 tunnels, autant d’infrastructures stratégiques qui témoignent de l’effort engagé ces dernières années pour désenclaver les régions et favoriser la connectivité territoriale. Mais au-delà de l’expansion, le ministère a rappelé l’importance cruciale de l’entretien. Une route, une fois construite, n’est jamais acquise. Son maintien en état nécessite une stratégie d’entretien continue et adaptée. C’est pourquoi l’un des axes majeurs des programmes à venir concernera le renforcement de la maintenance du réseau existant, en misant sur la mécanisation, la formation spécialisée des agents et l’introduction de nouvelles technologies. Un système d’information digitalisé sera également déployé pour assurer une meilleure gestion des projets, permettre un suivi précis de l’avancement des chantiers, et simplifier les procédures administratives liées à l’infrastructure routière.

Parallèlement à ces avancées édictées pour mettre fin aux embouteillages en Algérie, le gouvernement poursuit ses efforts dans le secteur ferroviaire. L’ambition est claire : construire un réseau de transport intégré et performant, qui connecte efficacement les différentes régions du pays et soutienne la dynamique économique nationale. Ces initiatives, coordonnées entre les différents départements ministériels, visent à faire des infrastructures de transport un moteur de développement durable et un vecteur d’équité territoriale. En lançant cette étude nationale sur le dédoublement des voies, l’Algérie amorce un changement de paradigme qui privilégie l’intelligence stratégique à la simple accumulation de projets. Une décision historique, qui marque une étape clé dans la construction d’un réseau de transport moderne, sécurisé et équitable pour l’ensemble des citoyens.

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