En Algérie, une mesure inédite pour renforcer les droits des femmes

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L’Algérie franchit une nouvelle étape importante dans la promotion des droits des femmes avec l’annonce de la création officielle du Réseau algérien des femmes médiatrices, dont l’installation aura lieu à la fin du mois de novembre prochain. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), à l’origine de cette initiative, a rendu publique cette décision jeudi, dans un communiqué qui marque une avancée majeure pour la participation féminine à la consolidation de la paix et de la sécurité à l’échelle nationale.

Dans un contexte où les droits des femmes en Algérie occupent une place croissante dans le débat public, cette mesure traduit la volonté du pays de renforcer la place de la femme dans la société et de soutenir son rôle dans la médiation et le dialogue social. Le CNDH explique que cette démarche s’inscrit dans le cadre des engagements volontaires de l’Algérie en faveur de la promotion des droits des femmes, de leur autonomisation économique et politique, ainsi que de leur contribution active à la stabilité du pays. Le Réseau algérien des femmes médiatrices a pour mission, selon le communiqué, de « conforter la place de la femme, favoriser son autonomisation et soutenir sa participation active aux efforts de médiation et de règlement pacifique des conflits ».

Le projet a été conçu à partir d’une première idée : celle de constituer un noyau de femmes expertes issues de divers horizons professionnels, capables d’intervenir dans les processus de médiation à différents niveaux. L’objectif, explique le CNDH, est de rassembler une élite d’Algériennes reconnues pour leurs compétences dans la résolution des conflits, tout en ouvrant la porte à toutes celles qui souhaitent s’engager volontairement dans cette dynamique. Pendant un mois et demi, des candidatures ont été ouvertes sur l’ensemble du territoire national, offrant aux femmes issues de toutes les régions la possibilité de proposer leur profil pour intégrer ce nouveau réseau.

Les candidates ont ensuite été sélectionnées sur la base de critères strictement objectifs, selon leur expérience et leur aptitude à contribuer à la mission du réseau. À la fin du processus, la liste finale des femmes retenues sera officiellement dévoilée à l’occasion de la cérémonie d’installation du Réseau algérien des femmes médiatrices, prévue pour la fin novembre 2025. Ce lancement coïncidera symboliquement avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée chaque année le 25 novembre. Ce choix de date n’est pas anodin : il vient rappeler la dimension universelle de la lutte pour les droits des femmes et la nécessité d’un engagement concret et durable en faveur de leur sécurité et de leur dignité.

Le CNDH qualifie cette initiative de « démarche qualitative », estimant qu’elle reflète la fidélité de l’Algérie à ses engagements internationaux, notamment la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies. Adoptée en 2000, cette résolution consacre le rôle central des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix. En créant le Réseau algérien des femmes médiatrices, l’Algérie entend inscrire son action dans la continuité de cette dynamique mondiale tout en affirmant son propre modèle d’engagement national pour les droits des femmes.

Le CNDH a également souligné que cette initiative s’intègre dans le plan d’action national adopté dans le cadre du programme de coopération pour le développement durable entre le gouvernement algérien et l’Organisation des Nations unies pour la période 2023-2027. Ce plan vise à renforcer la participation des femmes dans la vie publique, à encourager leur présence dans les instances décisionnelles et à promouvoir des solutions pacifiques aux tensions sociales ou communautaires.

Alors que le monde s’apprête à célébrer le 25ᵉ anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité, le lancement du Réseau algérien des femmes médiatrices s’inscrit dans un contexte international de réflexion sur les progrès réalisés et les défis qui demeurent. Le CNDH a d’ailleurs salué les réalisations accomplies dans ce domaine, tout en rappelant que la promotion des droits des femmes reste un chantier en constante évolution.

En initiant cette mesure, l’Algérie confirme sa volonté d’inscrire la question des droits des femmes au cœur de ses politiques publiques et de donner un visage concret à l’autonomisation féminine. L’installation du Réseau algérien des femmes médiatrices constituera sans doute une étape clé vers une participation plus active des Algériennes dans la gestion des affaires publiques et la construction d’une société plus juste, plus pacifique et plus égalitaire.