Les importations de la France en provenance d’Algérie connaissent une hausse spectaculaire, portée en grande partie par l’explosion des achats de gaz naturel liquéfié (GNL). En février 2025, la France a importé 0,30 million de tonnes de GNL algérien, marquant une progression fulgurante par rapport au mois précédent. Ce bond témoigne d’une dynamique nouvelle dans les échanges commerciaux entre les deux pays, dans un contexte de fluctuations énergétiques et de réalignement des stratégies d’approvisionnement européennes.
La demande française en gaz algérien a considérablement augmenté après une période de baisse marquée en janvier, selon le média spécialisé Aattaqa. Alors que les importations s’étaient limitées à 0,098 million de tonnes en début d’année, elles ont triplé en un mois. Cette évolution s’inscrit dans un contexte où la France cherche à diversifier ses sources d’énergie et à renforcer ses stocks, notamment en prévision de tensions possibles sur les marchés internationaux.
Importations depuis l’Algérie : outre la France, voici les autres bénéficiaires
Outre la France, seule une poignée de pays bénéficie des exportations algériennes de GNL. En février 2025, la Turquie a absorbé la plus grande part des exportations algériennes avec 0,35 million de tonnes, tandis que l’Italie a importé une quantité plus modeste de 0,03 million de tonnes. L’absence d’importations espagnoles, pour le troisième mois consécutif, illustre une transformation des circuits de distribution du gaz algérien, autrefois largement dirigé vers la péninsule ibérique.
Le rebond des exportations algériennes de gaz liquéfié en février intervient après une période de déclin historique. En janvier, les exportations avaient chuté à 0,38 million de tonnes, soit leur plus bas niveau depuis plus d’une décennie. Cette baisse s’expliquait en grande partie par des opérations de maintenance sur les infrastructures de liquéfaction d’Arzew et de Skikda, réduisant temporairement la capacité d’exportation du pays. Malgré la reprise en février, les volumes restent inférieurs à ceux de l’année précédente, où l’Algérie avait exporté 0,98 million de tonnes de GNL sur la même période.
Dans un contexte mondial marqué par des tensions énergétiques et des rivalités commerciales accrues, l’Algérie tente de consolider sa place sur le marché du gaz. En 2024, elle s’était classée neuvième parmi les plus grands exportateurs mondiaux de GNL, totalisant 11,62 millions de tonnes sur l’année. La concurrence reste cependant rude, avec des géants comme les États-Unis, le Qatar et l’Australie dominant largement le marché. En février 2025, les exportations de ces trois pays ont atteint respectivement 8,3 millions, 6,8 millions et 5,9 millions de tonnes, des chiffres qui illustrent l’écart entre l’Algérie et les leaders du secteur.
Cette progression des importations de la France de gaz d’Algérie pourrait également refléter des ajustements stratégiques liés aux relations bilatérales. Depuis plusieurs mois, les échanges entre Alger et Paris ont été marqués par des tensions diplomatiques, notamment sur des questions migratoires et mémorielles. Cependant, le pragmatisme économique semble prendre le dessus, la France ayant tout intérêt à sécuriser un approvisionnement énergétique stable dans un contexte de transition énergétique et de dépendance encore forte aux énergies fossiles.
Si la tendance actuelle se maintient, l’Algérie pourrait retrouver un niveau d’exportation plus proche de ses standards historiques. Néanmoins, les défis restent nombreux, notamment en raison des capacités limitées des infrastructures de liquéfaction et des fluctuations de la demande sur les marchés internationaux. Les mois à venir seront déterminants pour évaluer si cette embellie est le signe d’une reprise durable ou d’un simple ajustement conjoncturel.
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