En réponse au blocage de la pâte à tartiner El Mordjene en Europe, l’Algérie a pris une décision inattendue en détruisant des stocks de Nutella.
Cette action, menée par la direction du commerce de Constantine, a été motivée par une non-conformité des emballages de Nutella aux normes algériennes, mais elle semble également répondre à une situation plus large de tensions commerciales avec l’Europe. DNAlgérie a appris auprès du ministère du Commerce algérien que pas moins de 145 kg de Nutella ont été détruits au centre d’enfouissement technique de Constantine.
Le blocage d’El Mordjene en Europe a provoqué un mécontentement croissant en Algérie. La célèbre pâte à tartiner algérienne, devenue un symbole de fierté nationale, a vu son entrée sur le marché européen suspendue en raison de règlements stricts sur sa composition et son emballage. Pour certains observateurs, ces restrictions cachent une forme de protectionnisme destiné à avantager des produits européens comme Nutella.
L’Algérie, par ce geste, souhaite montrer qu’elle est prête à répondre fermement aux actions perçues comme discriminatoires. Selon un responsable au sein du ministère du Commerce, cette destruction vise à réaffirmer la souveraineté algérienne sur son marché intérieur et à envoyer un message fort à l’Europe. « Cette destruction montre que l’Algérie prend au sérieux la qualité des produits sur son territoire et applique ses règlements de manière stricte, » a déclaré un porte-parole du ministère à DNAlgérie.
La destruction de Nutella a cependant suscité des réactions mitigées au sein de la population algérienne. Si certains consommateurs, amateurs de la célèbre pâte à tartiner italienne, estiment que cette mesure est excessive et pénalise avant tout les Algériens, d’autres voient en elle une riposte nécessaire à ce qu’ils perçoivent comme une injustice européenne. Mohamed, un habitant de Constantine, déclare : « Si l’Europe bloque nos produits, nous devons aussi être fermes avec leurs marques. C’est une question de principe. »
La situation met en lumière les défis auxquels l’Algérie est confrontée dans la gestion de ses relations commerciales internationales. D’un côté, le pays veut protéger ses producteurs locaux et soutenir des marques comme El Mordjene, et de l’autre, il doit éviter d’aliéner ses consommateurs en retirant des produits populaires tels que Nutella.
En réponse à cette situation, le ministère du Commerce a indiqué qu’il continuerait à appliquer rigoureusement les normes locales tout en restant ouvert à des discussions avec l’Europe pour résoudre le blocage des produits algériens.
La destruction des stocks de Nutella marque donc un tournant symbolique dans cette affaire, illustrant les tensions croissantes entre l’Algérie et l’Europe autour des produits alimentaires. Quant à l’avenir d’El Mordjene, il semble dépendre de la capacité des deux parties à trouver un compromis qui permette aux produits algériens d’accéder à nouveau aux marchés européens tout en respectant les normes en vigueur.
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