Lors du sommet des BRICS à Kazan, la décision d’admettre officiellement l’Algérie et douze autres pays en tant que partenaires de l’alliance a marqué un tournant stratégique dans la dynamique géopolitique mondiale. Les pays partenaires incluent la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, le Nigeria, la Thaïlande, la Turquie, l’Ouganda, l’Ouzbékistan et le Vietnam. Cette expansion illustre l’ambition des BRICS de renforcer leur influence sur la scène internationale, tout en offrant aux nouveaux membres des opportunités économiques et politiques.
L’Algérie, en particulier, représente un atout significatif pour les BRICS, non seulement en raison de sa position géographique en Afrique du Nord, mais aussi grâce à ses ressources naturelles, notamment le gaz et le pétrole. Son adhésion à l’alliance pourrait favoriser des investissements et des échanges plus conséquents entre les pays membres. Par ailleurs, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a exprimé son soutien à cette initiative, soulignant l’importance d’une coopération multilatérale pour relever les défis communs tels que le développement économique et la sécurité.
Vladimir Poutine, lors de ce sommet, a également présenté des projets de futurs billets des BRICS, destinés à faciliter les échanges commerciaux entre les membres, y compris l’Algérie, le Mexique et le Nigeria. Cette initiative vise à réduire la dépendance vis-à-vis des devises occidentales et à promouvoir des transactions en monnaies locales, renforçant ainsi l’autonomie économique des pays membres. Cela s’inscrit dans une volonté plus large de redéfinir les mécanismes financiers mondiaux, souvent perçus comme dominés par l’Occident.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a quant à lui qualifié la Russie d’« ami précieux », affirmant l’importance des relations entre son pays et Moscou. Au cours de leur rencontre, Ramaphosa a souligné que le commerce bilatéral avait augmenté de 3 % entre janvier et août de cette année, illustrant ainsi le renforcement des liens économiques entre les deux nations. Ces échanges renforcent non seulement les relations bilatérales, mais aussi le poids de l’Afrique du Sud au sein des BRICS, en tant que porte-parole des intérêts africains dans les discussions internationales.
La rencontre a également permis d’aborder des sujets cruciaux tels que le changement climatique, la paix et la sécurité. Ramaphosa a exprimé son enthousiasme à discuter de ces enjeux avec les autres membres de l’alliance, soulignant que le BRICS offre une plateforme unique pour traiter des questions géopolitiques qui concernent non seulement les pays membres, mais aussi l’ensemble du continent africain. Cette discussion s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays africains cherchent à diversifier leurs partenariats économiques et politiques, face à une pression croissante des puissances occidentales.
Il est important de noter que la Russie, malgré son isolement diplomatique suite à l’invasion de l’Ukraine, continue de trouver des alliés en Afrique. Le soutien, voire la neutralité, de nombreux États africains envers Moscou offre au Kremlin une opportunité d’influencer les dynamiques géopolitiques sur le continent. Poutine a également mentionné une prochaine réunion des ministres des affaires étrangères en novembre à Sotchi, mettant en avant l’importance de l’engagement continu entre la Russie et les pays africains dans le cadre du partenariat Russie-Afrique.
En somme, l’inclusion de l’Algérie et d’autres pays partenaires dans les BRICS représente une étape significative vers une redéfinition des alliances internationales. Ce mouvement pourrait non seulement renforcer la position des pays concernés sur la scène mondiale, mais aussi offrir une alternative aux modèles dominants de coopération économique. Alors que le monde évolue vers une multipolarité croissante, les BRICS semblent bien placés pour jouer un rôle de premier plan dans cette nouvelle configuration géopolitique, rassemblant des nations cherchant à établir des relations basées sur l’égalité et le respect mutuel. Cette dynamique pourrait également favoriser un nouvel élan de développement pour l’Algérie et les autres pays partenaires, leur permettant de tirer parti de leur richesse collective et de leurs ressources pour bâtir un avenir commun.
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