L’enquête ouverte à la demande du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, après le drame qui a secoué le stade du 5 Juillet au mois de juin dernier, continue de révéler ses conséquences judiciaires. Ce drame, marqué par l’effondrement d’une partie des gradins supérieurs au cours du match opposant le Mouloudia d’Alger au Nedjm de Magra le 21 juin 2025, a causé la mort de quatre supporters et plongé des milliers de spectateurs dans l’émoi. L’enquête, diligentée par les autorités compétentes, a débouché sur des décisions lourdes puisque plusieurs responsables liés à la gestion du stade du 5 Juillet sont désormais derrière les barreaux, tandis que d’autres sont placés sous contrôle judiciaire.
Le communiqué officiel du Conseil de justice d’Alger, publié ce samedi 27 septembre 2025, souligne que le juge d’instruction a entendu l’ensemble des personnes concernées dans le cadre de l’enquête. Les noms de Kaâda Yacine, directeur général chargé de la gestion du complexe olympique Mohamed Boudiaf, de Hadj Ali Mohamed, chef de l’unité du stade du 5 Juillet, de Belmedani Belkacem, directeur adjoint de cette même unité, ainsi que d’Atouche Ali, directeur des équipements et de la maintenance du complexe, apparaissent au premier plan. À leurs côtés, figurent également Tayou Abdelkader, directeur de l’administration et des moyens du complexe, Ben Amiraouche Hicham, chef de chantier au stade du 5 Juillet, et Hermouz Sofiane, chef d’atelier technique au sein de cette même infrastructure.
Le juge d’instruction a retenu contre ces responsables plusieurs charges graves, allant de la négligence et du défaut de précaution ayant entraîné la mort, à la négligence et au défaut de précaution ayant causé des blessures involontaires. Des accusations d’abus de fonction et de manquement aux obligations de sécurité ont également été formulées, conformément aux articles 288, 289 et 442 du Code pénal ainsi qu’à l’article 33 de la loi relative à la lutte contre la corruption. L’enquête a donc non seulement mis en lumière des failles de gestion mais aussi mis en cause la responsabilité pénale de ces cadres du complexe sportif.
La décision judiciaire de ce 27 septembre a marqué un tournant : Kaâda Yacine, Belmedani Belkacem, Atouche Ali et Hermouz Sofiane ont été placés en détention provisoire, tandis que les autres, bien que poursuivis, bénéficient du régime de contrôle judiciaire. Cette mesure reflète la volonté des autorités d’aller au bout de l’enquête et d’établir les responsabilités de manière claire et documentée. Le stade du 5 Juillet, symbole du sport et des grands rendez-vous en Algérie, se retrouve ainsi au centre d’une affaire qui met en évidence l’importance du respect des normes de sécurité dans les enceintes accueillant le public.
Le communiqué du Conseil de justice d’Alger a également tenu à préciser que l’enquête judiciaire reste en cours et que l’opinion publique sera tenue informée des évolutions. Cette transparence vise à maintenir la confiance dans le processus et à répondre à la forte attente suscitée par cette affaire dramatique. L’événement du 21 juin reste en effet gravé dans les mémoires : quatre vies perdues, des dizaines de blessés et un traumatisme pour les familles et les supporters. L’enquête, le stade et la date du 5 Juillet resteront longtemps associés à ce drame, mais aussi à la volonté affichée par l’État d’assumer ses responsabilités en sanctionnant les défaillances constatées.
Le fait que l’enquête ait ciblé des niveaux hiérarchiques différents démontre également la profondeur des investigations. Du directeur général aux responsables techniques, en passant par les chefs de chantier, chacun est confronté à la question de savoir si les mesures de sécurité exigées par la loi avaient été correctement appliquées au stade du 5 Juillet. Les dispositions juridiques mobilisées, en particulier les articles 288 et 289 du Code pénal, rappellent que la négligence ayant causé la mort ou des blessures est une infraction grave, susceptible d’entraîner des peines de prison.
Ce drame du stade du 5 Juillet, survenu au moment où le public venait simplement assister à une rencontre sportive, illustre le poids de la responsabilité des gestionnaires d’infrastructures publiques. L’enquête, lancée par Tebboune, témoigne de la volonté politique de ne pas laisser impunis les manquements qui ont coûté la vie à des citoyens. Au-delà de l’émotion, le suivi de cette affaire devient un test pour la justice algérienne et une étape dans l’exigence d’une meilleure gouvernance des grandes infrastructures.