Enterrement en France : il faudra désormais payer 1 ou 5 euros

enterrement en France

Depuis plusieurs années, la diffusion de musique lors d’un enterrement en France est perçue comme une manière de rendre hommage à l’être cher et d’exprimer la tristesse collective, mais désormais, cette pratique va connaître une modification notable. Les entreprises de pompes funèbres ont conclu un accord avec la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (Sacem) pour instaurer une redevance sur les titres diffusés lors des funérailles. En effet, selon cet accord, il ne sera plus possible de diffuser gratuitement de la musique lors d’un enterrement, une mesure qui concerne toutes les entreprises du secteur et qui risque de transformer la gestion financière des cérémonies.

D’après Le Figaro, deux options sont envisagées par les acteurs du secteur funéraire. La première consisterait à facturer 5 euros aux familles qui choisissent d’intégrer de la musique dans leur cérémonie, tandis que la seconde option impliquerait de répartir cette redevance sur l’ensemble de la clientèle, à raison d’environ un euro par personne. Le Figaro rapporte que ce nouveau coût devrait représenter entre 700 000 et 800 000 euros par an, une somme qui sera reversée à la Sacem. Cette dernière se chargera ensuite de répartir le montant entre les différents ayants droit, éditeurs, auteurs, compositeurs et interprètes, après avoir prélevé sa propre part.

Cette redevance n’est pas une nouveauté en soi, puisque la diffusion de musique dans de nombreux lieux publics, comme les salons de coiffure, les stades, les karaokés ou encore les hôtels, fait déjà l’objet d’une tarification. Dans ces établissements, le montant à payer est généralement établi en fonction du nombre de chambres ou d’étoiles. Pour les entreprises de pompes funèbres, le critère retenu pour le calcul de cette redevance est celui du nombre de convois, et ce, dans un contexte où environ 660 000 décès sont déclarés chaque année. Selon la Fédération Nationale du Funéraire (FNF), « une cérémonie sur quatre fait l’objet de musique soumise à redevance de droits », ce qui met en lumière l’ampleur de l’application de cette mesure.

L’introduction de cette redevance intervient à un moment où le secteur funéraire cherche à concilier tradition et modernité, tout en s’adaptant aux exigences économiques actuelles. Pour de nombreux professionnels, il s’agit d’un ajustement nécessaire afin de respecter le cadre légal en vigueur et de garantir une juste rémunération aux créateurs et ayants droit dans un secteur où la musique joue un rôle essentiel dans le processus de deuil et de commémoration. Les entreprises de pompes funèbres devront désormais intégrer ce coût dans leur offre de services, ce qui pourrait entraîner des ajustements dans leurs tarifs globaux, sans toutefois remettre en cause l’importance symbolique et émotionnelle de la musique lors des cérémonies.

Il est intéressant de noter que ce nouveau dispositif relatif à l’enterrement en France s’inscrit dans une tendance plus large visant à encadrer et à réglementer l’utilisation de la musique dans divers contextes publics. Alors que les lieux de divertissement et les établissements commerciaux sont déjà habitués à payer pour la diffusion de musique, les cérémonies funéraires, jusque-là exemptées de telles charges, se voient désormais intégrer dans ce dispositif. Ce changement devrait inciter les familles à réfléchir à l’importance et à la valeur de la musique dans le cadre du souvenir et du deuil, en leur rappelant que la création artistique, fruit du travail de nombreux professionnels, mérite également d’être soutenue financièrement.

Selon un classement établi en 2024 par France Bleu et la coopérative « Le Choix funéraire », la chanson « Puisque tu pars » de Jean-Jacques Goldman est désormais le morceau le plus joué lors des funérailles en France. Cette sélection est suivie de titres emblématiques tels que « Le Paradis blanc » de Michel Berger, « Mon vieux » de Daniel Guichard, « Vole » de Céline Dion, « Chanson pour un enterrement » de Grégoire, « Si j’avais su » de Claudio Capéo, « La Montagne » de Jean Ferrat, « Ave Maria » de Charles Gounod, « Les Yeux de la mama » de Kendji Girac et enfin « Encore un soir » de Céline Dion. La popularité de ces chansons démontre à quel point la musique occupe une place centrale dans l’expression du deuil et dans l’accompagnement des dernières adieux.

Ainsi, l’instauration de cette redevance pour la diffusion de musique lors de tout enterrement représente une évolution majeure dans le secteur funéraire en France. En imposant un coût aux services musicaux, les entreprises de pompes funèbres s’inscrivent dans une démarche de reconnaissance du travail des artistes et de leurs ayants droit, tout en adaptant leur modèle économique aux réalités contemporaines. Ce dispositif, qui devrait générer plusieurs centaines de milliers d’euros de revenus annuels pour la Sacem, pourrait également influencer la manière dont les familles planifient et organisent les cérémonies, tout en renforçant le lien entre la mémoire collective et la création artistique.

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