Espace Schengen : voici le pays qui délivre le plus de visas de travail

Visa Schengen mesure drastique visas de travail

En Europe, l’Allemagne s’impose comme le leader incontesté dans la délivrance des visas de travail, une tendance qui se confirme année après année. Cette pratique permet à de nombreux ressortissants de pays tiers de venir travailler dans l’espace Schengen, et plus particulièrement en Allemagne, afin de combler les besoins en main-d’œuvre dans des secteurs clés. En 2023, l’Allemagne a délivré un nombre impressionnant de 157 924 visas de travail, un chiffre bien supérieur à celui des autres pays européens. Pour comprendre ce phénomène, il faut plonger dans les raisons qui poussent ce pays à favoriser l’immigration de travailleurs étrangers et les dispositifs mis en place pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre.

Les visas de travail Schengen sont un élément essentiel du système migratoire européen. Ils sont attribués à des ressortissants de pays hors Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen (EEE), leur permettant de travailler, d’étudier ou de rejoindre leur famille dans un pays de l’espace Schengen. En particulier, l’Allemagne utilise ce mécanisme pour attirer des travailleurs qualifiés dans des secteurs où la demande est particulièrement élevée. Les données du portail européen des statistiques montrent que, derrière l’Allemagne, l’Italie et la France délivrent également un grand nombre de visas de travail, bien que dans une moindre mesure. En 2023, l’Italie a accordé 90 661 visas, suivie par la France avec 56 638 visas de travail. Ces chiffres témoignent de l’importance de l’immigration de travail dans le cadre des politiques économiques de ces pays.

Mais pourquoi l’Allemagne délivre-t-elle autant de visas de travail ? La réponse se trouve en grande partie dans la politique migratoire du pays, qui vise à répondre aux besoins croissants de main-d’œuvre qualifiée dans plusieurs secteurs. L’Allemagne est confrontée à une pénurie de travailleurs dans de nombreux domaines, notamment dans les secteurs de la santé, de l’hôtellerie-restauration et des technologies de l’information. Selon les prévisions, l’Allemagne devra remplacer près de sept millions de départs à la retraite d’ici 2035, ce qui rend l’immigration de travailleurs étrangers indispensable pour maintenir la croissance économique et garantir la compétitivité des secteurs clés. Le ministre allemand du Travail, Hubertus Heil, a souligné que « l’Allemagne devra remplacer au moins sept millions de départs à la retraite d’ici 2035 », soulignant l’urgence de la situation.

Dans cette optique, l’Allemagne a introduit des mesures novatrices pour faciliter l’accueil des travailleurs étrangers. L’une des initiatives phares est le lancement de la « Chancenkarte », ou carte d’opportunité, qui permet aux travailleurs de pays tiers de venir en Allemagne pour y chercher un emploi. Ce dispositif, qui repose sur un système de points, est destiné aux travailleurs qualifiés en provenance de pays non membres de l’UE. Le but est de faciliter leur intégration sur le marché du travail allemand en tenant compte de leurs qualifications et compétences. D’après les autorités allemandes, cette nouvelle carte permet également d’améliorer la reconnaissance des qualifications professionnelles étrangères, un facteur clé pour une intégration réussie dans le système économique du pays.

La carte d’opportunité représente le troisième et dernier volet de la politique migratoire allemande, après la mise en place de deux autres dispositifs pour attirer des travailleurs étrangers. Ce système à points est conçu pour identifier les candidats les plus qualifiés et les plus aptes à combler les lacunes dans le marché de l’emploi allemand. Ce système permet aux candidats de soumettre leur demande de visa en ligne, un processus qui simplifie les démarches et accélère le traitement des demandes. Il suffit aux candidats de calculer leur nombre de points, en fonction de critères tels que l’expérience professionnelle, les qualifications académiques et les compétences linguistiques. En cas de convocation pour un entretien, le candidat devra présenter son passeport en personne à l’ambassade ou au consulat.

Cette politique d’immigration proactive s’inscrit dans un contexte économique où les pénuries de main-d’œuvre se font de plus en plus sentir. Le secteur de la santé, par exemple, connaît des difficultés majeures pour recruter des professionnels qualifiés, ce qui a conduit à une dépendance accrue envers les travailleurs étrangers. De même, les secteurs de l’hôtellerie et des technologies de l’information font face à une demande croissante, tandis que la population active en Allemagne vieillit rapidement. En attirant des travailleurs qualifiés de l’étranger, l’Allemagne espère pallier ces défis démographiques et soutenir sa croissance économique.

Dans l’ensemble, l’Allemagne apparaît comme un modèle en matière de gestion des visas de travail dans l’espace Schengen. Grâce à des politiques d’immigration bien pensées et à des dispositifs novateurs comme la carte d’opportunité, elle réussit à attirer les talents dont elle a besoin pour renforcer ses secteurs clés et répondre à ses besoins futurs en main-d’œuvre. Cette approche fait de l’Allemagne le pays européen qui délivre le plus de visas de travail, et cela devrait continuer à être le cas dans les années à venir, tant que les besoins en travailleurs étrangers persisteront.

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