Depuis New York, où se tenait un débat de haut niveau du Conseil de sécurité de l’ONU sur le thème de la sécurité maritime, l’Algérie a tenu à faire entendre sa voix avec clarté et détermination. À travers l’intervention du coordonnateur politique de sa mission diplomatique, Dahmane Yahiaoui, l’Algérie a exprimé sa position ferme sur la nécessité absolue de préserver les espaces maritimes dans un cadre de coopération internationale respectueux des principes fondamentaux du droit international. Pour l’Algérie, les espaces maritimes ne peuvent être protégés durablement qu’en misant sur des solutions pacifiques, excluant toute forme d’ingérence ou d’action unilatérale.
La déclaration de Yahiaoui s’inscrivait dans un contexte global où les espaces maritimes deviennent des lieux de tensions géopolitiques croissantes. En ce sens, l’Algérie estime que la sécurité maritime doit être renforcée en tenant compte de la souveraineté des États. L’Algérie considère que toutes les initiatives visant à encadrer les espaces maritimes doivent impérativement éviter toute instrumentalisation sécuritaire pouvant mener à des actions injustifiées. L’appel lancé depuis New York met en évidence la position constante de l’Algérie sur le respect de la Charte des Nations Unies, en soulignant le caractère indissociable de la paix et du développement durable dans la gestion des espaces maritimes.
Dans ce débat stratégique, l’Algérie a également mis l’accent sur le rôle essentiel du Tribunal international du droit de la mer (TIDM) dans la résolution des différends liés aux espaces maritimes. L’Algérie souligne que ces mécanismes internationaux doivent être favorisés pour garantir l’application cohérente des règles maritimes à l’échelle mondiale. Le message transmis par Yahiaoui traduit une volonté politique affirmée : faire de la mer un espace de coopération plutôt qu’un terrain de confrontation. L’Algérie insiste sur le fait que la stabilité globale dépend de la synergie entre les actions du Conseil de sécurité et celles de l’Assemblée générale de l’ONU, notamment pour promouvoir une gouvernance partagée des espaces maritimes.
Face à des menaces grandissantes telles que la piraterie, la pêche illégale, le terrorisme en mer ou encore la migration clandestine, l’Algérie plaide pour une approche intégrée et inclusive. Il s’agit, pour l’Algérie, d’unir les efforts internationaux dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, tout en respectant les spécificités nationales et régionales. C’est dans cette optique que l’Algérie appelle à soutenir les capacités des pays en développement, notamment africains, afin qu’ils puissent exercer un contrôle effectif sur leurs espaces maritimes et relever les défis sécuritaires auxquels ils sont confrontés.
L’appel de l’Algérie va au-delà du constat. Il s’accompagne de propositions concrètes, comme la mise en place de mécanismes de coopération technique, le renforcement de la surveillance côtière ou encore l’accès équitable à la formation et aux nouvelles technologies. Pour l’Algérie, permettre aux pays du Sud de maîtriser leurs espaces maritimes n’est pas seulement une nécessité stratégique, c’est aussi un impératif de justice et de solidarité internationale.
Dans le même élan, l’Algérie cite en exemple l’initiative de la Déclaration de Yaoundé adoptée en 2013, qu’elle considère comme un modèle régional de coordination efficace face aux menaces maritimes, notamment dans le golfe de Guinée. L’Algérie plaide pour que ce type de coopération soit étendu et renforcé à travers un soutien durable des pays du Nord, dans une logique de partenariats équilibrés et non de domination.
Enfin, l’Algérie a rappelé qu’elle porte chaque année à l’Assemblée générale des Nations Unies une résolution visant à renforcer la sécurité et la coopération dans la Méditerranée. À travers la résolution 76/79 adoptée le 10 décembre 2024, l’Algérie réaffirme l’importance d’unir les pays riverains pour faire de cette mer stratégique un espace de paix, loin des tensions et des conflits. L’Algérie appelle ses partenaires méditerranéens à intensifier les efforts diplomatiques, à favoriser les solutions pacifiques et à mettre un terme aux causes profondes des crises qui affectent cette région.
L’Algérie, en défendant la paix dans les espaces maritimes depuis la tribune de New York, réitère ainsi son engagement à promouvoir un ordre mondial fondé sur le droit, la coopération et la solidarité. À travers ses prises de position, l’Algérie démontre une fois de plus sa volonté d’être un acteur responsable et actif dans la gestion concertée des enjeux maritimes à l’échelle internationale.