Essais nucléaires français : les 3 revendications de l’Algérie connues 

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Les séquelles des essais nucléaires français dans le sud de l’Algérie continuent de hanter les mémoires et d’impacter l’environnement, des décennies après les explosions. Ce jeudi, lors de la commémoration du 65ᵉ anniversaire de ces essais, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ibrahim Boughali, a réitéré les exigences de l’Algérie envers la France. Trois revendications principales ont été mises en avant : la reconnaissance officielle des crimes nucléaires, la justice pour les victimes et la dépollution des sites contaminés.

Entre 1960 et 1966, la France a mené 17 essais nucléaires dans les régions de Reggane et d’In Ekker, dans le sud algérien. Ces tests ont laissé derrière eux des conséquences dramatiques, tant sur les populations locales que sur l’écosystème. Les effets des radiations sont encore visibles aujourd’hui, avec des cas de maladies graves et des terres toujours marquées par la contamination. Pour l’Algérie, il ne s’agit pas seulement d’un épisode du passé, mais d’un crime aux répercussions durables, nécessitant une réparation concrète. Boughali a insisté sur la nécessité pour la France de reconnaître pleinement sa responsabilité dans ces essais, une reconnaissance qui, selon lui, est la première étape vers une véritable réconciliation historique.

Au-delà de la reconnaissance, la seconde exigence porte sur la justice due aux victimes et à leurs familles. De nombreuses personnes souffrent encore des effets des radiations, certaines ayant développé des pathologies graves, tandis que d’autres générations continuent d’être exposées aux effets génétiques de la contamination. L’Algérie demande une réparation proportionnée à l’ampleur des dégâts causés par ces essais, ce qui implique un soutien aux victimes, des indemnisations et une assistance médicale spécifique pour ceux qui subissent encore les conséquences de ces événements.

La troisième exigence concerne la dépollution des zones touchées. Les essais nucléaires ont laissé des débris hautement radioactifs, et certains sites restent dangereux pour toute forme de vie. L’Algérie demande à la France de prendre en charge l’assainissement de ces terres, afin de réduire les impacts environnementaux et sanitaires encore présents. Une autre demande, étroitement liée à cette exigence, concerne la remise des archives complètes sur ces essais, afin que les chercheurs et les spécialistes puissent évaluer précisément l’étendue des dégâts et travailler à des solutions adaptées.

Dans son discours, Ibrahim Boughali a également insisté sur la nécessité de criminaliser le colonialisme, estimant que cette démarche est essentielle pour rendre justice aux victimes et préserver la mémoire collective. Selon lui, il s’agit d’une reconnaissance historique qui permettrait d’établir la vérité sur les crimes commis et d’empêcher toute tentative d’oubli ou de minimisation des faits. Pour renforcer cette démarche, il a proposé d’organiser un colloque parlementaire international sur le sujet et de consacrer une journée internationale en hommage aux victimes des essais nucléaires.

Les essais nucléaires français de Reggane et d’In Ekker restent l’un des épisodes les plus sombres de la colonisation française en Algérie. Si certaines démarches ont été entreprises ces dernières années, notamment avec l’ouverture progressive des archives et des discussions entre les deux pays, l’Algérie considère que la reconnaissance et la réparation restent insuffisantes. Le poids du passé continue d’influencer les relations entre Alger et Paris, et ces revendications s’inscrivent dans une volonté plus large de rétablir une vérité historique et d’obtenir une justice tangible pour les victimes.

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