La question revient régulièrement dans les débats politiques : la France finance-t-elle réellement l’Algérie ? Cette interrogation, souvent agitée par les figures de l’extrême droite en France, vient une nouvelle fois d’être balayée par des déclarations officielles. Le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) a mis fin aux spéculations : non, la France ne finance pas l’Algérie par le biais de son agence dédiée au développement. Et c’est précisément ce qu’il a confirmé lors de son intervention sur la chaîne parlementaire française Public Sénat, dans un contexte marqué par des affirmations de plus en plus contestées, notamment au sujet des relations économiques entre la France et l’Algérie.
La France, dans son engagement mondial en matière de finance publique, déclare chaque année à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) les montants alloués à l’aide publique au développement. Or, contrairement aux accusations de certains responsables politiques, ces sommes n’impliquent aucun financement direct de l’Algérie par l’AFD. Le directeur de cette institution a été formel : l’Algérie ne s’endette pas auprès de l’AFD, l’agence n’a aucune activité financière en Algérie, et il n’existe tout simplement pas de financement actif entre la France et l’Algérie dans ce cadre précis.
Les propos tenus visent à rectifier des déclarations erronées, notamment celles de Sarah Knafo, eurodéputée et proche d’Éric Zemmour. En septembre dernier, cette dernière avait évoqué un chiffre de 800 millions d’euros que la France aurait, selon elle, versé annuellement à l’Algérie dans le cadre d’un programme d’aide au développement. Ces affirmations, largement relayées, avaient suscité une vague de commentaires en France et en Algérie, mais ont été rapidement contredites. La presse française elle-même, dans une démarche de vérification des faits, a publié des chiffres officiels montrant une réalité très éloignée de celle avancée par la responsable politique.
La finance entre la France et l’Algérie est donc bien différente de ce que laissent entendre certains discours. Le directeur de l’AFD a tenu à rappeler que les seuls montants déclarés au titre de l’aide publique au développement concernent principalement des bourses accordées à des étudiants algériens venus étudier en France. Cela signifie que la France finance des individus pour leur formation, mais ne finance pas l’État algérien lui-même. Autrement dit, la France finance l’éducation de ressortissants algériens, mais ne finance aucun projet gouvernemental en Algérie par l’intermédiaire de l’AFD.
La clarification de l’agence française permet d’éclaircir le débat. Il ne s’agit pas ici d’un soutien économique direct de la France à l’Algérie, mais d’une politique de coopération académique, courante entre de nombreux pays. Cette précision est importante car elle distingue nettement les actions liées à la finance publique au sens strict, et les initiatives éducatives. La confusion entretenue volontairement par certains responsables politiques contribue à un climat de défiance entre les citoyens français et la politique étrangère de leur pays. En répétant que la France finance l’Algérie, sans expliquer le détail ni les mécanismes de cette prétendue finance, certains veulent orienter l’opinion vers une vision déformée des faits.
Face aux critiques, le gouvernement français a choisi de répondre par les chiffres et la transparence. Aucune ligne budgétaire de l’AFD n’est aujourd’hui destinée à l’Algérie. Aucun financement, aucune dette, aucun projet commun ne sont en cours entre la France et l’Algérie dans ce contexte. La finance publique française, bien qu’engagée sur plusieurs continents, ne concerne pas l’Algérie à travers cette agence. Le verdict est donc sans appel : non, la France ne finance pas l’Algérie, malgré ce que certaines figures politiques ont laissé entendre. La finance est une affaire de rigueur, et dans cette affaire, les faits ont pris le pas sur la rhétorique.